Coopération RDC–UE : dix ans d’engagement sans une meilleure protection de la femme

Jeudi 25 Juillet 2013 - 18:50

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Le partenaire européen, qui s’est déclaré une fois encore « très préoccupé » par la persistance des violences quoiqu'il y ait plus d’une décennie d’efforts de la communauté internationale et du gouvernement congolais, a lancé une nouvelle initiative de 25 millions d’euros dans l’espoir d’atteindre de meilleurs résultats sur le terrain, en partenariat avec l’Unicef, la Deutsche Gesellschaft für internationale zusammenarbeit (GIZ) et les autorités du pays.

Selon un document officiel publié le 22 juillet, l’Union européenne (UE) a approuvé cette initiative et a réaffirmé l’objectif poursuivi de lutter contre les violences faites aux femmes en République démocratique du Congo (RDC). Le type de violence basé sur le genre reste considérable en RDC, a-t-elle reconnu. Aussi  qualifie-t-elle cette nouvelle intervention en faveur des femmes de « programme innovant et fédérateur ». Ces termes sortis d’un jargon de plus en plus utilisé dans les milieux politiques et économiques sont loin de convaincre les bénéficiaires, en proie à un accès de violence dans les zones en conflit. Le commissaire européen au développement, Andris Piebalgs, a exprimé son vœu de voir le programme atteindre effectivement les objectifs visés. « Cette nouvelle action doit faire une différence dans la vie des femmes au Congo. Il n'est pas tolérable que tant de jeunes filles et de femmes soient encore victimes de violences impunies et  privées d'accès à l'éducation ». Dans ce développement durable à engager en RDC, a-t-il poursuivi, la femme aura aussi un rôle important à jouer, étant donné qu’elle se place au cœur même de la croissance économique africaine.

Au-delà des discours, il y a les chiffres-clés qui serviront d’indicateurs qualitatifs et qualitatifs lors de l’évaluation du programme. Plus globalement, celui-ci a la prétention d’encourager l’adoption d’une nouvelle approche des relations hommes/femmes par la société congolaise, surtout dans le domaine du genre. À terme, le projet ainsi lancé permettra d’augmenter les taux d’accès et de maintien à l’école pour au moins 70% des enfants des provinces de Kinshasa et du Bandundu. Autre objectif, l’initiative doit aider au renforcement de la capacité des unités spécialisées de la police nationale dans la lutte contre les violences faites aux filles et aux femmes à Kinshasa et au Bandundu mais  également au Maniema, dans l’est de la RDC.

Sur ce dernier défi important à relever, l’idée est d’améliorer l’accueil et l’orientation des victimes et des témoins des violences pour arriver à poursuivre leurs auteurs jusqu’au bout afin que ces comportements intolérables ne restent pas impunis. En dehors des provinces ciblées, le programme pourra rapidement être transposé à l’avenir dans d’autres parties du territoire national, plus à l’est, ont recommandé les experts. En effet, l’insécurité et les conflits armés contribuent à exposer les femmes aux violences. En agissant dès le bas âge, l’initiateur du projet entend s’attaquer aux racines des problèmes. Toute la complexité de la démarche est d’arriver à encourager une nouvelle perception du rôle des femmes et des hommes dans la société. Tout est donc dans le temps, la durée.  

Laurent Essolomwa