Débat sur la constitution : des jeunes émettent des points de vue divergents

Samedi 23 Août 2014 - 19:30

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Réunis à l’occasion d’une causerie-débat, le 23 août à Brazzaville, un échantillon de jeunes engagés dont ceux de l’opposition, ont donné chacun, de manière démocratique, leurs points de vue au sujet de cette empoignade politique. D’aucuns, sans langue de bois, restent intransigeants à toute tentative visant le changement de l’actuelle loi fondamentale alors que d’autres tiennent mordicus à son adaptation au contexte actuel.

Initiée par Obama Odon, jeune écrivain, auteur du livre intitulé « Le Jardin de Denis à parachever», cette causerie-débat contradictoire, a permis à ces jeunes engagés en politique, de discuter avec un grand intérêt, des questions touchant à la vie de la nation. Ainsi, dans la plus grande liberté d’expressions, ces jeunes étudiants regroupés en deux camps, ont exprimé chacun leurs opinions. Le premier groupe a dit son hostilité au changement de la Constitution du 20 janvier 2002. Dans leur argumentaire, ces jeunes pensent que la constitution actuelle ne peut être changée, à la rigueur, elle pourrait être révisée mais sans pour autant toucher les articles 55 et 58. Ces articles qui alimentent les conversations dans les états-majors politiques portent sur le nombre de mandats à deux et l’âge limite du candidat à l’élection présidentielle à 70 ans. Pour eux, s’il y’a lieu de réviser cette loi fondamentale, il faut bien que cela soit la conséquence d’un consensus obtenu sur la table d’un dialogue national sans exclusion. «Je suis pour la révision de la constitution et non pour son abrogation. Je suis bien conscient que cette constitution est mauvaise. Mais que cela se fasse sans toucher aux articles 55 et 58 », a affirmé Paolo Benazo, jeune de l’opposition, porte-parole du Rassemblement des jeunes patriotes et de la plate-forme "Sauvons le Congo".

Une autre frange de jeunes soutient le changement

Pour ce groupe de jeunes, la constitution doit être changée afin de permettre au président Denis Sassou N’Guesso de rempiler en 2016. La vision de ces jeunes étant de permettre au président d’achever l’œuvre du développement du pays mais aussi de pérenniser les acquis du Chemin d’Avenir pour lequel il a été réélu. «Si du nord au sud, les gens pensent que grâce à sa vision de développer le pays et à son projet de société très intéressant qu’il faut reconduire le président Denis Sassou N’Guesso au pouvoir, cela n’est que normal. Le peuple congolais doit être sage pour conserver ce projet de société qui est pour lui phare et un acquis», soutient pour sa part, Mac Ntsondet Idet, président fondateur du mouvement de réveil 2020, qui soutient la mouvance présidentielle.

Quant à l’initiateur de la causerie-débat, Obam Odon, cette loi vaut la peine  d’être changée afin de permettre aux jeunes de participer, aux côtés de leurs pères, au développement du pays. «Cette constitution empêche les jeunes à s’engager dans le développement du pays. Par exemple pour être candidat aux élections législatives il faut avoir 25 ans, j’ai 22ans aujourd’hui, j’ai voulu être candidat aux législatives en 2012, je n’ai pas pu. De même, pour être candidat aux élections présidentielles, il faut être âgé de 40 ans, avec une expérience de 15 ans alors que le président Sassou a accédé à cette fonction encore très jeune, sans oublier Thomas Sankara, Joseph Kabila et Lumumba », a-t-il conclu.

Firmin Oyé