Débat sur la constitution : le PCT édifie ses militants du PoolMardi 26 Août 2014 - 18:15 Le président de la fédération du Parti congolais du travail (PCT) du département du Pool, Jean-Pierre Manoukou Kouba vient d’effectuer une mission de travail dans les districts de Mindouli, Kindamba, Vindza, Kimba, Mayama et Ignié. Ici et là, il a expliqué aux militants du PCT que le parti a mis en place des commissions qui travaillent sur la question. Interview. Les Dépêches de Brazzaville : quel a été le principal message que vous avez délivré à vos militants au cours de votre tournée ? Jean-Pierre Manoukou Kouba : Après la restructuration des organes intermédiaires et de base du parti dans le Pool, il était nécessaire d’échanger avec les militants pour vérifier si les normes d’organisation de notre parti sont respectées par la base. Au cours de cette tournée, j’ai délivré deux messages. Le premier était consécutif à la consolidation de la paix, parce que la plupart des pays voisins au Congo font montre actuellement d’une fragilité de la paix. Il était donc important d’attirer l’attention de nos militants sur les problèmes liés à la sécurité et à la conservation du climat de paix restauré dans notre pays depuis quelques années par le président du comité central du PCT, Denis Sassou N’Guesso. J’ai également mis à profit ces échanges pour expliquer aux militants le bien-fondé du débat sur le changement de la constitution. À propos, je leur ai édifié sur le recul pris par le PCT avant de se prononcer sur la question. LDB : Le Pool a connu des conflits armés. Pensez-vous que la paix est revenue dans cette partie du pays et que les populations ont été réceptives à votre appel sur la consolidation de la paix ? JPMK : Les districts que j’ai visités étaient des grands foyers de tension. Aux temps chauds, on ne pouvait pas parler du PCT dans ces circonscriptions administratives. Aujourd’hui, tous ces districts possèdent chacun un comité de notre parti qui fonctionne normalement. Les populations ont donc compris que la paix que prêche le président Denis Sassou N’Guesso n’est pas un leurre. Elle est acquise grâce à leurs efforts et à ceux des autorités politiques de notre pays. Dans le Pool aujourd’hui, les partis politiques de toutes les obédiences organisent librement leurs activités. Nous souhaitons que cela soit ainsi pendant les prochaines consultations électorales ; parce que c’est souvent pendant ces périodes qu’il y a des tumultes. Les premiers résultats tangibles de la paix dans le Pool portent sur la réalisation des infrastructures inscrites au programme de la municipalisation accélérée. Les populations du Pool voient actuellement le visage de leurs districts complètement transformé. Elles en sont jalouses. LDB : Dans certains départements du Congo, le PCT n’entretient pas de relations fraternelles avec ses alliés. Qu'en est-il dans le département du Pool ? JPMK : Depuis la période qui a suivi les indépendances, il n’y a jamais eu de partis exclusifs dans le Pool. Les relations entre les partis de la majorité présidentielle dans notre département sont au beau fixe. Nous sommes comme dans une scène de théâtre où chacun vient jouer son rôle. Sur le terrain, il n’y a pas de bataille rangée. On espère que ce climat de paix va être préservé jusqu’aux différentes consultations électorales parce que c’est souvent pendant ces périodes que les tensions se cristallisent. Même dans les zones où l’opposition existe, il n’y a pas de problème majeur entre les formations politiques. LDB : Les élections locales auront lieu le 28 septembre. Quelle est la stratégie que le PCT et ses alliés ont déjà arrêtée pour ce qui est du Pool ? JPMK : Les questions concernant les stratégies électorales sont de la compétence de la direction politique du parti. En ce qui concerne la fédération du Pool, nos listes ont été validées lors de la première session du comité d’investiture des candidats. Si la loi électorale en débat à l’Assemblée nationale venait à augmenter le quota des femmes sur les listes électorales, nous allons réajuster nos listes au cours de la prochaine session du comité d’investiture. La tendance actuelle, je ne le confirme pas, est que chaque parti évalue son poids électoral en présentant ses candidats sur sa propre liste sans compter sur les alliés. LDB : Le parti dit n'avoir pas encore donné son point de vue sur le débat du changement ou non de la constitution. Que pensent ses militants du Pool ? JPMK : Les militants du PCT sont engagés dans ce débat en privilégiant l’option du changement de la constitution. Nous sommes allés leur dire que le moment venu, le PCT donnera son point de vue sur la question. À maintes reprises, le secrétaire général de notre parti, Pierre Ngolo a toujours insisté sur le fait que son organisation se prononcera sur la question de manière responsable. Il n’y aura pas de contradiction si les militants s’engagent dans le débat en privilégiant l’option qui est la leur. En tant que parti responsable, le PCT ne peut pas s’engager dans ce débat de manière hasardeuse. C’est un débat qui fixe un nouveau contrat social. Une telle décision devrait être argumentée. J’ai dit aux militants du Pool que le bureau politique avait pris soin de mettre en place des commissions de réflexion sur la question. Elles sont en train de travailler et le moment venu, elles rendront publiques leurs délibérations.
Roger Ngombé Légendes et crédits photo :Jean-Pierre Manoukou Kouba |