Découpage : ruée vers les nouvelles provinces

La chronique politique reste encore dominée par l’installation de nouvelles provinces issues du découpage devenues la cible des acteurs politiques qui ne cachent plus leurs ambitions. Etre élu à la tête de l’une des nouvelles entités est devenu le rêve de plusieurs politiques qui ne lésinent plus sur les moyens pour parvenir à leurs fins. Dans les Etats-majors des partis et regroupements politiques, c’est un peu le branle-bas au regard de l’enjeu, et surtout, des agendas difficilement conciliables des uns et des autres. Les indépendants aussi ne sont pas en reste dans cette compétition électorale et jouent également leur partition. Pas très pressé d’abandonner leurs fauteuils, les ex-gouverneurs expédiant les affaires courantes, sont d'ailleurs, dans certains cas, partants dans cette joute électorale qui se trouve déjà à l’étape de dépôt des candidatures.

L’idée de gérer les nouvelles entités que l’on veut autonome financièrement avec tout ce que cela implique en termes de gestion des ressources fait courir de nombreux politiciens. L’on apprend d’ailleurs qu’un peu partout, les nouvelles assemblées provinciales de nouvelles provinces exigeraient déjà à la Direction générale des recettes domaniales (DGRAD) et aux autres services publics de perception des recettes, de pourvoir les comptes du Trésor de ces nouvelles entités. Pour la plupart sans fonction attitrée, nombreux sont les acteurs politiques qui trouvent en cette nouvelle donne l’occasion tant rêvée de s’enrichir à peu de frais.

Quelques noms sont déjà cités comme virtuels candidats gouverneurs à l’image de Ngoy Kasanji désigné comme unique candidat du PPRD au gouvernorat de la nouvelle province du Kasaï Oriental. La plupart de ces anciens gestionnaires mettent en avant-plan leurs réalisations pour justifier leur éventuelle reconduction. D’autres anciens gouverneurs ne sont pas en reste et entendent garder leurs fauteuils à l’instar de Jean Bamanisa de l’ex-Province orientale qui met en relief son bilan élogieux pour justifier son éventuelle reconduction. En fait, quelque soit l’ambition que l’on peut afficher, le quitus de son regroupement politique s’avère déterminant pour créditer sa candidature, à défaut de concourir en indépendant. Là-dessus, des indiscrétions laissent entendre que la Majorité présidentielle s’attèlerait à placer ses membres dans les nouvelles provinces qu’elle voudrait garder dans son giron.

Les députés provinciaux de nouvelles provinces qui constituent le corps électoral seraient déjà conditionnés dans ce sens, révèlent des sources. Dans la riche province du Katanga par exemple où l’ex-gouverneur Moïse Katumbi s’est déjà déclaré non partant, ses hommes du sérail ne seraient pas non plus bien positionnés pour briguer les rênes d’une des quatre nouvelles provinces. Tout serait fait dans le sens de les en dissuader. Qu’à cela ne tienne. Des noms tels que Christian Mwando Nsimba, Aimé Ngoy Mukena ou encore Daniel Ngoy Mulunda sont pressentis comme virtuels gouverneurs dans les provinces du nord-Katanga.

Pour rappel, les nouvelles provinces démembrées sont, en plus de la ville de Kinshasa, le Bas-Uele, l’Equateur, le Haut Lomami, le Haut-Katanga, le Haut-Uele, l’Ituri, le Kasai, le Kasai Oriental, le Kongo central, le Kwango, le Kwilu, la  Lomami, le  Lualaba, le Kasaï Central, le Mai-Ndombe, le Maniema, la Mongala, le Nord-Kivu, le Nord-Ubangi, le Sankuru, le Sud-Kivu, le Sud-Ubangi, le Tanganyika, la Tshopo et la Tshuapa.