Denis Sassou N'Guesso sur France 24 : "En France, tout est permis pour salir les autorités d'Afrique"

Jeudi 29 Juin 2023 - 11:15

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Le président de la République du Congo, Denis Sassou N'Guesso, a accordé dernièrement une interview à France 24, en marge du sommet pour un nouveau pacte financier mondial organisé à Paris pour lutter contre la pauvreté et le réchauffement climatique. Il a estimé qu'on ne saurait imposer à l'Afrique de "renoncer brutalement" au pétrole. Commentant les suites de l’enquête sur des soupçons de "biens mal acquis", le chef de l'Etat a regretté l'immixtion de la France, où "tout est permis" pour "salir les autorités africaines."

Capture d’écran- Entretien du Président de la République Denis Sassou N’Guesso sur France 24Avant de quitter la France, le président congolais, Denis Sassou N'Guesso, a réalisé un entretien avec le journaliste Marc Perelman de France 24.

À propos du sommet, les pays occidentaux se sont engagés à financer à la fois la lutte contre la pauvreté et celle contre le réchauffement climatique, à travers une aide financière pour les pays pauvres. Or, la République du Congo dispose d’un important potentiel pétrolier. Ce qui fait réagir le président congolais en ces termes : "Imposer aux pays africains de renoncer brutalement au pétrole serait excessif ", soulignant que des pays pourtant industrialisés ont décidé de recourir de nouveau au charbon.

Le Congo abritera à la fin de l’année un sommet dédié à la préservation des trois plus grands bassins forestiers de la planète, à savoir la forêt amazonienne, le bassin du Congo et les forêts tropicales d'Asie du Sud-Est, auquel participeront des dirigeants internationaux parmi lesquels le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva.

Trois "poumons" planétaires, plus précieux que jamais à l’heure des inquiétudes climatiques. Une stratégie commune sera adoptée lors du sommet, garantit le président congolais, "mais aussi pour obtenir des contreparties du reste du monde afin d’assurer le développement des pays qui protègent ce bien commun".

Pour l’essentiel de son intervention, il a affirmé ne pas détenir de prisonniers politiques au Congo, réfutant la qualification du journaliste à propos de l’apaisement comme s’il y avait des tensions au Congo, "Il n’y a aucune tension au Congo". "Pas de prisonniers politiques", le général Norbert Dabira a été condamné à cinq ans de prison ; il a purgé sa peine et est désormais libre. "Il n’y a pas de prisonniers politiques en République du Congo", a-t-il assuré en répondant au sujet du général Jean-Marie Michel Mokoko et de l'ancien ministre André Okombi Salissa, deux anciens candidats à l'élection présidentielle de mars 2016, condamnés à vingt ans de prison. Il se pourrait qu’un jour le président décide et admette à les gracier. "Proclamer ces officiers de prisonniers politiques est simplement abusif…Parce que si on regardait les dossiers des uns et des autres, en profondeur, cela ferait des vagues, y compris au plan diplomatique", a-t-il précisé.

À propos du président congolais qui aurait perçu 17 millions de dollars de fonds détournés par la société pétrolière Orion Oil, selon une enquête détaillée par le quotidien Libération, le chef de l’Etat a exprimé ses regrets : " Les médias français sont habitués à ce genre d’agressions", ajoutant que Paris se permet de "gérer toutes les affaires congolaises via sa Justice".

"Tout est permis en France dès qu’il s’agit de salir les autorités d'Afrique", a commenté le président, réagissant à un énième épisode de l’enquête sur les soupçons de biens mal acquis, impliquant la saisie d'un hôtel particulier, à Neuilly-sur-Seine, et attribué à son fils.

Le chef de l'État a fait remarquer qu’il y a quelques jours, les médias se sont rués sur l'avenue Rapt, à Paris, en exhibant la devanture de l’immeuble comme étant sa propriété intégrale. Et pourtant, il s’agit d’un appartement de deux pièces et non d’un immeuble où il a vécu durant son exil. C’est de là qu’il avait reçu les personnalités et les journalistes à l’époque. "Un jour on comprendra les buts poursuivis par ces allégations-là", a-t-il assuré.

La révision de la Constitution congolaise permet au président de se présenter à sa propre succession en 2026. Est-ce là son intention? "Cette question n’est pas à l’ordre du jour ", a-t-il répondu.

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

L'entretien du président de la République, Denis Sassou N’Guesso, sur France 24

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