Dialogue : l’UNC scrute une possible transition

Le parti cher à Vital Kamerhe,  qui a surpris plus d’un en se démarquant de la Dynamique de l’opposition pour participer au dialogue, se découvre au fur et à mesure. Quand bien même ses membres se justifient en déclarant participer à ce forum dans le dessein de faire bouger les lignes en faisant prévaloir les thèses de l’opposition, d’aucuns pensent qu’il y a anguille sous roche. La motivation essentielle, d’après les observateurs, repose sur la quête effrénée de repositionnement qui hanterait les cadres de ce parti politique obnubilés par la perspective de participer à la gestion de la chose publique.

Les propos de Baudouin Mayo repris par le site MCNT sont sans équivoque et cristallisent, à eux seuls, tout l’intérêt que porte l’UNC à ce dialogue. « Si nous sommes convaincus de l'impossibilité de la tenue, dans les délais, de l'élection présidentielle, on se trouvera face à une situation de force majeure », a déclaré le président de la fédération provinciale de l'UNC/Kinshasa. Sans ambages, il évoque la possibilité d’une transition politique qui, à des yeux, est la seule alternative viable susceptible d’éviter que le pays sombre dans un vide juridique. L'éventualité d'une transition après la fin du mandat de Joseph Kabila est donc, d’après lui, inéluctable.  « Après évaluation au dialogue, si on constate qu'il sera impossible d'avoir l'alternance démocratique le 19 décembre prochain », renchérit-il, une période de transition sera donc la bienvenue pour sauver les meubles et recadrer le pays par rapport au cycle électoral.

 Et d’ajouter que cette possibilité sera un des grands enjeux du dialogue qui définira les contours de la fameuse transition. « Il faut être réaliste. On ne va pas se tuer pour ça », a-t-il laissé entendre. En tant qu’un des grands partis de l‘opposition présents au dialogue, l’UNC est de ce fait mieux positionnée pour jouer un rôle moteur dans la future transition en hissant, pourquoi pas, son autorité morale au perchoir de la primature. Dossier à suivre.  

Alain Diasso