Ébola : l’Italie engagée dans les soins équitables des personnes atteintesLundi 25 Mai 2015 - 15:15 Un infirmier italien lutte contre la mort dans un hôpital spécialisé de Rome. Le Dr Pulverienti, premier malade italien, souligne le besoin des soins équitables. L’épidémie d’Ébola qui a touché trois pays d’Afrique de l’Ouest au début de cette année, faisant plus de 11000 morts, montre des signes d’essoufflement. Au Libéria, les autorités l’ont même déclarée totalement finie. Mais il reste des poches en Guinée et en Sierra Leone. C’est dans ce dernier pays qu’a été infecté un infirmier italien récemment rentré dans son île de Sardaigne (sud-ouest de l’Italie), aujourd’hui en soins intensifs à l’institut Spallanzani de Rome, centre d’excellence pour l’étude et la lutte contre les maladies infectieuses. C’est cet établissement qui avait accueilli, en novembre dernier, le Dr Fabrizio Pulvirenti, volontaire de santé en Sierra Leone et déclaré guéri fin janvier de cette année. Aujourd’hui très engagé dans la lutte contre l’épidémie d’Ébola en Italie, un pays où aucun cas de maladie n’a été recensé, pour expliquer les moyens de lutte, les diagnostics. Ses conférences sont très courues. Dimanche, il a donné une conférence à Milan sur comment survivre en cas de contamination et comment prévenir de nouvelles épidémies. Son parcours personnel est édifiant ; il sert non seulement à expliquer Ébola du point de vue du scientifique, mais aussi à désarmer les peurs et les paranoïas autour d’une maladie certes hautement mortelle mais parfaitement maîtrisable aujourd’hui. Il a ainsi indiqué que, pour son propre cas, dans un premier temps, il lui fut prodigué de puissants antibiotiques qui n’eurent aucun effet probant. « C’est une thérapie intensive qui m’a sauvé. Elle a soutenu les fonctions vitales, reconstitué les liquides et assisté les fonctions respiratoires. C’est d’ailleurs ainsi que nous avons soigné de nombreuses autres personnes en Sierra Leone », a dit le Dr Pulvirenti. Membre de l’organisation non gouvernementale Emergency, spécialisée dans les situations d’urgence sanitaire, le Dr Pulvirenti a œuvré en Sierra Leone où il a contracté le mal. Il estime aujourd’hui que la lutte contre la survenue d’autres épisodes épidémiologiques passe aussi par la généralisation des mêmes soins à tous les malades. On se rappelle qu’au plus fort de l’épidémie en Afrique de l’Ouest, la maladie avait divisé en deux camps riches et pauvres. Les malades occidentaux ont été rapatriés dans leurs pays de départ et soumis aux traitements de pointe du moment. Aux États-Unis et en Grande-Bretagne, ils ont pu recouvrer la santé. Mais le cas de l’Espagne suscita critiques et remous. Une aide-soignante espagnole, première atteinte en Espagne (par manipulation d’un malade), fut sauvée. Mais pas le missionnaire Miguel Pajares, médecin évacué en urgence vers son pays en laissant sur place, en Sierra Leone, notamment la religieuse congolaise qui travaillait avec lui, et elle aussi infectée. Le 25 mai a marqué le premier anniversaire du déclenchement des premiers cas de maladie en Sierra Leone. Le pays continue de lutter pour pouvoir, lui aussi, être officiellement déclaré « Ébola free » (sans Ébola) par l’Organisation mondiale de la santé, OMS. Il reste du chemin à faire : l’organisation met en garde contre un retour en force de l’épidémie en Sierra Léone mais aussi en Guinée-Conakry. Trente-cinq nouveaux cas ont été enregistrés dans ces deux pays dans la semaine du 11 au 17 mai, contre seulement neuf la semaine précédente. Lucien Mpama Notification:Non |