Enjeux politiques : la majorité face à ses questionnementsMardi 17 Mars 2015 - 17:45 Au centre de nouvelles consultations politiques initiées par Joseph Kabila apparaît le souci de se préparer déjà en fonction des enjeux électoraux à venir. L’enjeu aujourd’hui au sein de la majorité présidentielle se cristallise autour de l’impératif de se maintenir au pouvoir à la lumière des scrutins législatif et présidentiel de 2016. Avec ou sans Kabila, cette famille politique n’entend nullement passer le témoin à l‘opposition. D’où les stratégies concoctées pour réussir un triomphe électoral susceptible de remettre la « kabilie » sur son piédestal. Pas plus tard qu’il y a quelques semaines, l’idée de créer une plate-forme électorale pour s’assurer déjà un positionnement dans ce challenge électoral avait germé dans les esprits. L’objectif était de fédérer toutes les forces politiques autour d’un éventuel candidat unique en vue de s’assurer une victoire électorale à la présidentielle de 2016, à défaut du renoncement de Joseph Kabila à se représenter. Mais la dynamique s’est vite estompée en chemin eu égard aux zones d’ombre qui obstruent sa concrétisation. Ceux qui l’ont piloté attendent d’être éclairés sur la position de l’autorité morale en rapport avec les enjeux de l’heure. Joseph Kabila, en effet, ne s’est jamais ouvertement prononcé s’il envisage un troisième mandat, envers et contre tout, ou encore s’il est prêt à se choisir un probable dauphin. D’où la correspondance qu' une frange des membres de la majorité lui a adressée recemment sollicitant de lui des réponses claires par rapport à leurs questionnements. « On a besoin d’une direction pour savoir où l’on va », déclarait il y a peu un cadre de cette famille politique sous le sceau de l’anonymat. Réduite dans l’expectative après l’échec des tentatives visant la modification de la Constitution et de la loi électorale, la majorité est quelque peu désemparée. Le mutisme de Joseph Kabila n’a fait qu’exacerber les inquiétudes en son sein, ouvrant ainsi la voie à des querelles de leadership entre haut cadres ambitieux appâtés par le pouvoir. D’où les consultations initiées dernièrement par le chef de l’État qui, d’après des sources, aurait reçu individuellement quelques chefs des partis (treize au total) de son obédience parmi les plus en vue. Rien n’a filtré de ces rencontres qui, apprend-on, devront se poursuivre dans les prochains jours. L’objectif avoué est de refaire l’unité mise à mal de la majorité tout en se mettant, d’ores et déjà, en ordre de bataille pour les prochaines joutes électorales.
Alain Diasso |