Fêtes de Noël et du Nouvel An : attention à la dépravation sexuelle en milieu juvénile !

Mercredi 30 Décembre 2020 - 18:13

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Entre concurrence ou tout simplement l’envie de paraître, de nombreux adolescents profitent de la période des fêtes de Noël et du Nouvel An pour s’offrir des présents hors prix et cela peu importe le prix à payer. Le nécessaire pour eux, c’est d’être à la page et susciter de l’admiration auprès de leurs amis.

« Ce n’est pas que je sois dans une famille démunie, mais c’est tout simplement que je veux avoir certaines choses que mes parents ne peuvent pas m’offrir. Alors je préfère être en couple avec des hommes âgés capables de me mettre à l’abri du besoin », a fait savoir Stéphanie, 16 ans, qui pour ne pas se faire démasquer fait croire à ses parents que ce sont des présents offerts par ses amies issues de familles aisées.

Entre les téléphones, sac, perruques, montres et autres accessoires de marque, c’est la course aux présents et certaines mineures n’hésitent plus à vendre leurs charmes pour obtenir le cadeau de leur rêve. Une raison à cela : paraître et évidemment être le belvédère au sein de leurs établissements scolaires. « Aujourd’hui, il n’y a plus d’émulation entre élèves, mais les jeunes et surtout les filles préfèrent avant tout prendre soin de leur apparence. Et comme les fêtes de fin d’année et Nouvel An approchent, elles imaginent déjà ce qu’elles vont s’offrir », a expliqué Evelyne Misouelé, professeur de français dans une école à Brazzaville.

Alors que sous d’autres cieux, les mineures émettent des souhaits auprès des parents pour recevoir des présents à Noël, de plus en plus de mineurs issus de familles démunies ou même nanties comptent sur des amies, amants, ou admirateurs pour espérer avoir les cadeaux qu’elles convoitent. « Je pense que ce phénomène s'accentue pendant les fêtes, mais il existe depuis un moment, et cela est dû aux conditions précaires des femmes », a fait savoir Valdie qui croit que seule l’autonomisation des femmes pourrait mettre fin à ce phénomène. « Si une femme ou une jeune fille a les moyens de s’acheter un téléphone ou sac luxueux, elle ne perdra pas sa crédibilité en se prostituant pour des biens matériels. En conséquence, il est capital de revoir l’éducation de la jeune fille », a-t-elle suggéré.

Se prostituer pour avoir une vie de rêve

S’il est vrai qu’il y a un problème de pauvreté en amont, on observe toutefois depuis peu, des femmes qui se font entretenir et attendent tous des amants plus âgés et très fortunés, appelés autrement « sugar daddy », pour vivre une vie de rêve. A cela s’ajoute le désir de paraître et les « influenceuses » via les réseaux sociaux, dans la mesure où ces mineurs calquent leurs vies par rapport à leurs stars. « En ce qui me concerne, je profite de cette période pour me faire des poches. Certes, j’achète des habits et accessoires mais j’économise aussi pour ouvrir mon salon de coiffure l’année prochaine. Zahia Dehar, l'ancienne Escort girl a fait la même chose, aujourd’hui, elle s’en sort plutôt bien », a fait savoir Nina du haut de ses 17 ans. Des références à tomber des nues puisque les héroïnes auxquelles s’identifient ces adolescentes ne sont pas toujours de bons exemples.

Pour Patricia, étudiante congolaise en langue au Ghana, ce besoin de la jeune qui tient mordicus à obtenir le dernier téléphone à la une ne date pas d’aujourd’hui. « Avant cela, il y avait un engouement pour des jeans dits sales, les nouvelles technologies ont changé la donne et le téléphone a pris la première place. Pour moi c’est un manque de confiance en soi et une carence en développement personnel » a-t-elle fait savoir. « Ne pas sévir une adolescente lorsqu’elle rapporte un téléphone dont le prix ne correspond pas à son argent de poche à la maison est grave », a fait savoir Serge, la quarantaine bien sonnée, qui est peiné de voir combien la jeunesse congolaise est en manque de repaire et en perte de valeurs chaque jour.

« Certes les parents n’assurent pas comme il se doit l’éducation de leurs enfants mais l’Etat aussi à sa part de responsabilité. C’est déplorable et humiliant », a indiqué Russel qui indexe tout autant l’église car, ajoute-t-il, « celle-ci devrait se recentrer sur les missions d’éducation à la morale et à la citoyenneté, à travers les mouvements d’apostolat dédiés à des jeunes ». En réalité, la société dans sa globalité est responsable de ce phénomène qui prend de l’ampleur chaque année. « Même la notion de partage est galvaudée, obligeant en contrepartie des faveurs parmi lesquelles celles liées au sexe des mineurs », a laissé entendre Russel. Ainsi, on est appelé à s’interroger sur la valeur des fêtes de fin d’année et du Nouvel An qui sont entre autres l’occasion des retrouvailles en familles, de resserrer les liens, de laver le linge sale… Tout le contraire des cadeaux dont l’achat coûte parfois les yeux de la tête.

Berna Marty

Légendes et crédits photo : 

Quand l’accoutrement cache des intentions de séduction/DR

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