Franck Diongo et l’AR à la Cénco : « Le respect de la Constitution n’est pas négociable ! »

Mardi 16 Août 2016 - 19:39

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Le président du Mouvement lumbumbiste progressiste (MLP), premier vice-président chargé des questions politiques, sécuritaires et électorales et président par intérim de l’Alternance pour la République, le député élu de Lukunga, a rappelé à la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco) cette détermination de son parti politique et de la plate-forme dont il est membre.

Reçue le vendredi 12 août 2016 par la Cénco, une semaine après avoir été reçue par le groupe de soutien à la facilitation, l’Alternance pour la République (AR), cette plate-forme qui soutient la candidature de Moïse Katumbi à la prochaine élection présidentielle est restée imperturbable. Ces échanges avec les prélats catholiques n’auraient pas entamé sa position sur la situation politique du pays.

Au cours de cette entrevue, en effet, le premier vice-président chargé des questions politiques, sécuritaires et électorales de l’AR a réaffirmé les positions du Rassemblement quant aux questions brûlantes de l’heure, pricipalement celles qui ont été à la base de ces entrevues. Pour l’AR, qui reste donc l’aile dure de l’opposition congolaise, le respect de la Constitution n’est pas négociable.

Pendant ces échanges qui ont duré plus d’une heure, l’imperturbable Franck Diongo et sa délégation ont confirmé et même appuyé à ses interlocuteurs les prélats catholiques membres de la Cénco, la position du Rassemblement, dont l’AR est membre, en ce qui concerne notamment le dialogue, le processus électoral  et,  surtout,  le respect de la Constitution. « Tous les préalables sur le dialogue, l’organisation des élections dans le délai constitutionnel, ont été vivement soutenus. Il n’y a eu donc pas de contradictions par rapport au point de vue du Rassemblement. Nous sommes venus répondre à l’invitation de nos pères spirituels. Nous avons commencé par les féliciter et les remercier, comme pères au niveau de l’Église, de pouvoir s’intéresser à la situation du pays, pour leur contribution. Ils ont posé des questions, ils ont voulu nous écouter en vue de contribuer au déblocage du processus électoral au Congo. Nous avons donné nos points de vue, ils  vont continuer les consultations et vont donner la conclusion à la fin de ce processus. Nous pensons que le respect de la Constitution n’appelle aucun débat et, surtout, il n’est pas négociable », a souligné le député Franck Diongo Shamba, au sortir de ces changes.

Ouvrir la voie à la décrispation de la situation

L’AR a également profité de cette rencontre avec la Cénco pour faire des propositions concrètes visant à ouvrir la voie à la décrispation de la situation politique au pays. À en croire le chef de la délégation, le député Franck Diongo, il s’est agi premièrement de la transformation du groupe de facilitation. Au lieu d’être observateur, a-t-il expliqué, ce dernier doit devenir membre de la facilitation comme groupe de facilitation. Aussi l’AR a-t-elle demandé aux membres le cahier des charges des partis antagonistes, c'est-à-dire la majorité et l’opposition. « Cela va leur permettre de comprendre par écrit. Nous avons souhaité, bien entendu, que les préalables, tels que nous l’avions exigé, trouvent des réponses. Si les préalables trouvent des réponses, ils trouveront également les moyens de continuer leur travail. Nous avons demandé, au regard du triomphalisme du facilitateur que l’Église qui est au milieu du village, soit réellement neutre », a soutenu le chef de la délégation de l’AR. Le triomphalisme du facilitateur, a-t-il dénoncé, démontre que l’Église est déjà du côté du facilitateur, donc de la majorité, alors que nous qui sommes des chrétiens, nous croyons que l’Église est au milieu du village. Nous avons rappelé le rôle de l’Église avec tout le respect.

Cette rencontre était également l’occasion pour Franck Diongo et l’AR d’appeler à une fédération des forces pour l’intérêt de la démocratie. Le député a notamment, soulignant la gravité de l’heure, exhorté à l’unité de l’opposition. « Quant à ce qui nous concerne, notre plate-forme, AR, est membre du Rassemblement. Nous réitérons toutes les positions du Rassemblement y compris la récusation irrévocable du facilitateur. Néanmoins, nous sommes toujours disponibles pour un dialogue qui va amener des solutions aux problèmes du pays, en renouvelant nos préalables. Et le cadre juridique ne peut être que la résolution 2277 », a-t-il avisé. Évoquant la situation du faciliteur, Edem Kodjo, le premier vice-présdent de l’AR l’appelle à démissionner même par modestie. « J’ai suivi le facilitateur qui pense jouer avec la population congolaise. Nous avons déjà dit que sa récusation était irrévocable, c'est-à-dire que si nous devons prendre part au dialogue, ça sera sans lui, parce qu’il a déjà montré ses limites. Il aura beau parler mais je vous rassure que Kodjo va partir et il partira. Nous n’avons plus besoin de lui », a-t-il dit.

Réagissant sur l’opportunité de cette intervention des princes de l’Église catholique, Franck Diongo a dit : « Nous croyons en l’Église catholique qui a toujours agi dans l’intérêt du peuple. Et nous saluons cette initiative qui vise à écouter toutes les parties. Mais nous réaffirmons aussi la position du Rassemblement quant à toutes les questions qui touchent le pays. Les Évêques savent aussi bien que nous que les textes légaux sont sacrés. Il ne faut donc pas les violer. Nous leur avons rappelé notre position notamment avec la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion qui constitue, pour nous, un test de bonne foi à l’endroit de M. Kabila ».

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Franck Diongo répondant aux questions de la presse au sortir de la rencontre

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