Francophonie : une candidature congolaise attendue

Plusieurs sujets animent l’actualité en RDC. À côté du gouvernement de cohésion nationale attendu au début de la semaine prochaine, les différentes actions sur la révision de la Constitution, il y a également le dossier sur la succession d’Abdou Diouf au secrétariat général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

La RDC a gros à gagner sur ce dossier, étant donné que le pays est le deuxième état de cet espace, compte tenu de sa superficie et de sa population. Dans cette optique, le pays devra présenter son candidat pour succéder au Sénégalais Abdou Diouf, qui est en fin de mandat. « Cette fois-ci, c’est le tour de la RDC, c’est notre tour », souligne une opinion qui a pris corps dans le pays, après le dépôt officiel de la candidature du Dr Tharcisse Loseke auprès du gouvernement congolais.

On se rappellera que le Dr Tharcisse Loseke avait officiellement déposé, le 15 août, sa candidature auprès du gouvernement congolais afin d’être proposé comme successeur de l’actuel secrétaire général de l’OIF. La balle se trouve actuellement du côté du gouvernement congolais, qui devra porter cette candidature au niveau des organes de l’OIF.

Par ailleurs, près d’un mois après ce dépôt et trois mois avant la rencontre au cours de laquelle cette question devra être traitée, ce postulant de la RDC attend encore l’appui officiel de son pays afin de commencer à tisser la toile qui lui permettra de briguer ce poste. C’est donc sur cette situation que cette opinion réagit afin d’appeler le pays à réaliser les enjeux qui entourent cette question et à agir en conséquence  en  toute responsabilité pour donner au pays ce qu’il mérite. « Le faire le plus tôt possible serait le mieux afin de permettre au candidat congolais d’établir les contacts utiles pour son élection à ce poste qui sera un atout pour ce pays qui occupe une bonne place au sein de la Francophonie », a soutenu un universitaire congolais, qui a relevé plusieurs apports de la RDC au profit de cette organisation internationale dont le sommet  s'est tenu en 2014 à Kinshasa.

Pour ce dernier, en effet, la RDC a intérêt à se pencher sur ce dossier afin de permettre à son candidat de battre campagne, comme les font déjà ceux des autres pays qui ont déjà bénéficié du soutien et de l’aval de leurs États. « Plus ça traîne, plus on amoindrit les chances du pays de voir son prestige reconnu au niveau de cette organisation par l’élection de son fils, parce que les candidats des autres pays sont déjà fixés et semblent être en avance par rapport aux Congolais alors que le coup d’envoi devrait être donné pour tout le monde en même temps », a-t-il appuyé.

Une candidature murement réfléchie

Agé de 65 ans, le Dr Tharcisse Loseke avait transmis sa candidature au poste de secrétaire général de l’OIF au ministère des Affaires étrangères et Francophonie de la RDC. C’était en perspective du quinzième sommet de cette organisation prévu du 29 au 30 novembre à Dakar au Sénégal.

Médecin neurologue, professeur d’université, ancien ministre de l’Environnement du gouvernement du Premier ministre Étienne Tshisekedi, Tharcisse Loseke entend assumer, de manière ferme et résolue, la continuité des missions générales assignées à l’OIF. Il s’agit, selon lui, de la paix, la bonne gouvernance, la démocratie, le respect des droits humains et l’environnement.

Une fois élu, il promet de privilégier certains objectifs qu’il considère comme majeurs pour l’espace francophone de la planète. Il se propose de mettre l’accent sur trois priorités, à savoir la reconquête du « terrain perdu » par la langue française dans certaines parties du monde, l’État de droit (primauté du droit, respect de la vie et de la dignité de la personne humaine) et le renforcement de l’intégration ainsi que de la solidarité entre les cinquante sept États membres et les vingt observateurs.

Pour Tharcisse Loseke, l’objectif de cette candidature était également de redonner une grande visibilité à la RDC qui, selon lui, est absente au sein des organisations internationales. Ainsi, le simple fait de déposer officiellement cette candidature au ministère des Affaires étrangères et Francophonie signifiait sa sollicitation du soutien de la RDC dont il attend la manifestation.