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FrontièresLundi 3 Mars 2014 - 0:19 Ce qui pourrait arriver de pire aujourd’hui en Centrafrique serait que ce pays frère, rongé par les tensions ethniques ou religieuses, sombre encore un peu plus dans le chaos et explose au sens propre du terme. Autrement dit, se coupe en deux, sa partie nord majoritairement musulmane se séparant brutalement de sa partie sud à dominante chrétienne afin d’assurer aux populations qui y vivent la sécurité qu’elles ont perdue lors des événements tragiques qui ont marqué ces derniers mois. Même si, en effet, les frontières actuelles des pays qui composent le Bassin du Congo ont été tracées il y a un siècle et demi de façon artificielle par les puissances coloniales, elles ont au moins le mérite d’exister et, par conséquent, de donner une existence réelle, stable, aux États de l’Afrique centrale. Et l’on peut être certain que leur remise en question à la faveur de troubles dans l’un ou l’autre pays engendrerait des tensions internationales qu’il serait difficile, voire impossible, de réduire. Ce n’est évidemment pas un hasard si, sur les cinq continents que compte la planète Terre, le principe de l’intangibilité des frontières est devenu au fil du temps une sorte de règle d’or qui est en définitive la plus sûre garantie de la paix dans le monde. Y porter atteinte serait, dans le temps présent, courir le risque de plonger dans le chaos des espaces immenses comme celui dans lequel nous vivons. Disons donc clairement que s’il est une tâche à laquelle la Centrafrique, mais aussi les pays comme le nôtre qui l’entourent, l’Union africaine qui l’assiste et la communauté internationale dans son ensemble, doivent se consacrer, c’est d’abord le maintien de l’unité du pays. Une unité qui ne se recréera pas sans que soient déployées des forces de sécurité bien adaptées au terrain sur lequel elles doivent intervenir, mais qui ne se fera pas également sans qu’un véritable dialogue s’instaure entre les frères ennemis. Nous en savons quelque chose, nous qui avons su gérer une crise tout aussi grave et qui avons trouvé en nous-mêmes la force de nous reconstruire. Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) |