Gender : « Femme en action » tente de survivre à sa génitrice

Samedi 21 Mars 2015 - 15:00

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L’absence au pays de la coordonnatrice de l'ONG est lourdement ressentie par ses partisanes à l’heure où la problématique de la parité se pose avec acuité.

Le mois de mars dédié à la femme reste marqué par une avalanche de séminaires et conférences qui se tiennent à intervalles réguliers dans les quartiers de Kinshasa  pour vulgariser les droits des femmes. C’est l’instant également choisi par les différentes associations féminines pour tenter d’imposer leur label sur l’échiquier national et international. « Femme en action », une des structures phares dans le combat pour l’égalité des chances et des droits entre les hommes et les femmes en RDC, n’est pas au rendez-vous. Ses membres devenus aphones depuis le départ précipité de la fondatrice Minimbu Katusivikako, dont les démêlés récurrents avec la police leur ont dissuadé à ne rien entreprendre en ce mois de mars, ont été réduits à l’expectative, craignant sans doute des représailles.

Mouvement féminin avant-gardiste, « Femme en action » est allé au-delà des aspects spécifiques du Gender pour se muer en une véritable structure de protection et de sauvegarde des droits des Congolais tel que garantis par la Constitution. Plus d’une fois, l’ONG a pu faire entendre sa voix à travers des prises de position courageuses, notamment sur la modification de la Constitution à travers une de ses dispositions controversées (allusion à l’article 220 relatif à la durée du mandat présidentiel. « J’ai créé ce mouvement de femmes afin de m’opposer à une éventuelle prolongation du mandat présidentiel. Aussi, par ce que je tiens à éveiller la conscience de la femme congolaise afin qu’elle se mette débout et qu’ensemble, nous puissions défendre les intérêts de notre pays », avait confié à la presse en août 2013 Minimbu Katusivikako. C‘était peu avant les manifestations de l’opposition du 2 septembre 2013 contre la révision constitutionnelle à laquelle elle et ses proches avaient participé.

Son activisme et surtout sa détermination à défendre la cause des femmes congolaises l’a plus d’une fois exposée aux forces de l’ordre qui ne sont jamais y allées de main morte pour la dissuader à ne plus continuer son aventure. Et pourtant, l’incriminée a toujours estimé que son action n’avait pas été bien appréhendée dans sa quintessence par les décideurs qui ont choisi la méthode forte en cherchant à nuire à ses intérêts et à ceux de ses proches. L’absence au pays de la coordonnatrice de « Femme en action » en ce mois de mars est lourdement ressentie par ses partisanes à l’heure où la problématique de la parité se pose avec acuité en RDC encore en proie aux pesanteurs de la coutume et de la tradition.

 

Alain Diasso