Journée mondiale de la lutte contre la drépanocytose : les malades demandent des moyens de prise en charge appropriésJeudi 19 Juin 2014 - 20:00 « La drépanocytose, la mère et l’enfant, une priorité » est le thème de la 6e Journée mondiale de sensibilisation sur la drépanocytose organisée le 19 juin à Pointe-Noire, en présence de François Ibovi, ministre de la Santé et de la Population, des représentants des organismes du système des Nations unies, des autorités locales, des ONG et associations concernées Devant les différentes autorités, la petite Kady, 14 ans, orpheline, élève en classe de 3e et malade drépanocytaire totale, membre de l’association Luzingu, a, dans un témoignage pathétique, ému toute l’assistance en parlant de la condition des drépanocytaires au Congo, nullement épargnés par le sort, luttant contre les douleurs continuelles de dos, ventre, jambes, tête et de fortes fièvres, sans ignorer les infections de toutes sortes. « Au fur et à mesure que je grandis, je me rends compte que la drépanocytose est un combat quotidien pour tout malade et nos parents aussi, parce que nous avons un traitement à vie qui coûte cher. J’ai accepté ma maladie, je prends mes médicaments tous les ans. Aidez-nous à avoir des consultations gratuites et des soins gratuits », a-t-elle imploré, en interpellant le ministre de la Santé. Selon Fatoumata Binta Tidiane Diallo, représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Congo, la drépanocytose est un problème de santé publique qui constitue une préoccupation essentielle de l’OMS. Une maladie génétique la plus répandue en Afrique qui demeure classée parmi les plus négligées alors que dans beaucoup de pays, la mortalité des enfants et des femmes enceintes reste tragiquement élevée. « La célébration de cette journée procède à la prise de conscience de la nécessité d’une collaboration internationale pour la prévention et la lutte contre la drépanocytose », a déclaré le ministre François Ibovi, avant de suggérer le dépistage néonatal associé à l’éducation et aux soins complets qui permettent de réduire sensiblement la mortalité et la morbidité dues à la maladie au cours de la première enfance. Le thème de cette année exige de : développer des programmes de dépistage pour une prise en charge précoce des enfants atteints de la drépanocytose ; améliorer la prise en charge des mères atteintes de la même maladie ; réduire le fort taux de mortalité. « Sur l’ensemble du territoire national, des campagnes de sensibilisation, de dépistage gratuit et de formation sont organisées pour permettre à chacun de connaître son statut et les caractéristiques de la maladie. La drépanocytose est une maladie naturelle. Elle ne saurait être d’origine mystique, ni le fait d’un quelconque sorcier », a martelé le ministre avant d’ajouter que « le gouvernement de la République est en train de mettre en place un dispositif efficace de lutte avec l’inauguration prochaine du Centre national de référence de la drépanocytose ». Près de 300.000 enfants sont atteints de drépanocytose en Afrique où l'on compte 25 à 30% de formes hétérozygotes dans certaines régions -1 enfant sur 100 est hétérozygote. Au Congo, sur une population d’environ 4 millions d’habitants, 25% sont porteurs de trait drépanocytaire, soit un million dont 20.000 drépanocytaires homozygotes (2%) sont des malades. La visite des points de consultation de la drépanocytose à l’hôpital général Adolphe Sicé, puis à l’hôpital général de Loandjili, a ponctué les activités prévues lors de la célébration de cette journée. Hervé Brice Mampouya Légendes et crédits photo :Le ministre de la Santé François Ibovi s'adressant aux responsables de l'hôpital A.Sicé.
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