Justice internationale : l’Union africaine continue de dénoncer les pratiques de la CPI

Jeudi 19 Novembre 2015 - 12:45

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L’Union africaine ne se lasse nullement de critiquer ouvertement la Cour pénale internationale (CPI) pour son attention jugée excessive portée  contre les dirigeants africains. Le mercredi 18 novembre, l’organisation a demandé, devant les Etats membres de la Cour réunis à La Haye, l’annulation des poursuites engagées contre le vice-président kényan, William Ruto.

Lors de son intervention à l’occasion de la 14e session de l’Assemblée des États parties, organe législatif de la Cour regroupant les 123 États ayant ratifié le Statut de Rome, traité fondateur de la Cour pénale internationale, le ministre éthiopien des Affaires étrangères, Tedros Adhamon Ghebreyesus, a dénoncé la politique de la CPI. « Nous sommes arrivés à la conclusion que la CPI, dont la mise en place était fortement soutenue par l’Afrique (…) n’est plus un tribunal pour tous », a déclaré l’homme d’Etat éthiopien qui s’exprimait au nom de l’organisation panafricaine.

Depuis plusieurs mois, Robert Mugabe, président en exercice de l’UA, et d’autres dirigeants africains accusent la cour, « de cibler les Africains de manière excessive », puisque « toutes les enquêtes de la CPI se situent sur ce continent, tout comme une majorité des examens préliminaires, étape préalable à l’ouverture d’une enquête ».

Parmi les nombreux cas cités des poursuites contre les Africains figurent celles visant le président kényan Uhuru Kenyatta qui ont été finalement abandonnées et y compris le procès en cours contre son vice-président. Les deux hommes sont soupçonnés de crimes contre l’humanité pour leurs rôles présumés dans les violences post-électorales de fin 2007- 2008, qui avaient fait plus de 1.000 morts et 600.000 déplacés.

Pour ce qui concerne le procès contre le vice-président kényan, les autorités du pays déplore l’utilisation par le procureur d’« anciens témoignages », soit les déclarations des témoins recueillies par son équipe avant que ceux-ci « ne succombent aux influences irrégulières ». « Nous estimons que les juges ont agi en dehors de leurs compétences en admettant les preuves retirées dans cette affaire », a souligné la ministre kényane de la Justice, Amina Mohamed. Pour elle, ces affaires n’auraient jamais dû débuter devant la Cour, mais devaient plutôt être gérées au niveau régional et national.

Le procureur de la CPI, Fatou Bensouda, a rappelé qu’à part le Kenya, au Soudan et en Lybie, « les dossiers ont été initiés à la demande des États africains ».

 

Nestor N'Gampoula

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