Justice : le procès du député Léon Mulumba hypothéquéLundi 26 Août 2013 - 19:15 D’après le procureur de la République près le parquet de Matete cité par le quotidien Le Phare, le député incriminé se serait soustrait de la vigilance de ses geôliers depuis le 21 août. Une thèse que refuse d’avaliser sa famille. Arrêté depuis le 20 août alors qu’il tentait de défendre la cause des maraîchères sur le site agricole de Kingabwa en proie aux visées spoliatrices de la part des esprits malveillants, le député national Léon Mulumba est à ce jour introuvable. Des sources proches du parquet près le tribunal de grande instance de Matete où il a été écroué en attendant d’être jugé en procédure de flagrance, il nous revient que le député se serait soustrait de la vigilance de ses geôliers. Une information que les avocats de l’infortuné refusent d’avaliser estimant que leur client s’y trouve toujours incarcéré. Montage ou pas, ils attendent des explications dans l’hypothèse d’une évasion. Aujourd’hui encore, l’affaire fait grand bruit dans les milieux parlementaires où l’on se pose des questions sur le sens de l’immunité dont ils jouissent. Que Léon Mulumba, membre du Parti du peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD) soit jeté au cachot comme un vulgaire malfrat alors qu’il plaidait la cause de ses administrés, cela dépasse tout entendement. L’intéressé, à en croire des sources judiciaires, devrait être jugé en procédure de flagrance pour plusieurs infractions dont coups et blessures volontaires, incitation des maraîchères à la révolte, etc. À la lumière des témoignages tels que relatés par ceux qui se trouvaient sur le site querellé au moment des faits, il ressort que des mamans maraîchères menacées de déguerpissement avaient vite sollicité l’intervention du député. À sa descente sur les lieux le 20 août pour s’enquérir de la situation qui s’est davantage dégradée avec le quadrillage du site par des policiers sur fond des coups de matraque sur des pauvres paysannes, Léon Mulumba qu’accompagnaient cinq éléments de la police a été accueilli à froid. Les policiers à la solde d’un retraité du ministère des Affaires foncières qui réclame la propriété du site ne le lui ont pas laissé le temps de s’exprimer, à en croire nos sources. Brutalisé à l’instar de ses gardiens de circonstance et dénudé presque, il a été jeté dans un véhicule Pick Up et amené au parquet de Matete où il était censé être verbalisé. Restaurer la légalité Ce dossier judiciaire est connu des instances politico-administratives du pays, entend-on dire. Le Premier ministre Matata Ponyo serait même au courant des tentatives de spoliation menées sur ce site. Il aurait même, dans une correspondance datée du 27 avril 2013, instruit le ministre de l’Intérieur et celui des Affaires foncières pour restaurer l’ordre légal et réglementaire en vigueur sur ce site. Dans sa lettre du 13 mai adressée au Premier ministre, le ministre des Affaires foncières Robert Mbuinga avait chargé le camp spoliateur d’avoir usé de faux en écriture en brandissant un arrêté dont on n’a jamais retrouvé les traces ni dans le Journal officiel, ni dans les archives de son ministère. À tout prendre, ce dossier judiciaire se présente comme un test de maturité pour la justice congolaise appelée à dire le droit sans complaisance. « Le plus écœurant est que ni l’Assemblée nationale dont Léon Mulumba est membre à part entière, ni le PPRD son parti, ne pipent mot de cette mésaventure qui peut arriver à n’importe quel politicien en fonction », fait observer un analyste. Pour la famille biologique du député incriminé, la version d’évasion de Léon Mulumba n’est qu’un montage et ne tient pas la route. Pour s’en convaincre, elle voudrait voir le député physiquement. Dossier à suivre. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Le député Léon Mulumba |