Justice : les ex-Ninjas Nsiloulou rendus coupables des attaques armées du 4 avril 2016

Jeudi 1 Septembre 2016 - 11:16

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D’après les résultats du rapport de la commission d’enquête judiciaire remis au ministre de la justice, des droits humains et de la promotion des peuples autochtones, Pierre Mabiala, le 31 août, les ex-combattants Ninjas Nsiloulou, à la solde de Pasteur Ntoumi, sont seuls auteurs et commanditaires des attaques coordonnées, qui ont mis les quartiers sud de Brazzaville dans l’émoi, la nuit du 3 au 4 avril 2016.

Coordonnée par le colonel Thomas Bakala Mayinda, et supervisée par le procureur de la République, André Gakala Oko, l’enquête, soutenue par 92 procès-verbaux, confirme avec preuves à l’appui, que cette incursion armée a été savamment planifiée, puis exécutée par les ex- Ninjas Nsiloulou, placés sous le gang de Frédéric Bintsamu, dit pasteur Ntoumi.

« L’attaque du 4 avril contre les quartiers sud de Brazzaville a été planifiée, organisée et menées par les ex-miliciens Nsiloulou à la solde de Frédéric Bintsamou alias Pateur Ntoumi. Elle a été perpétrée au moyen d’armes légères illégalement détenues et armes blanches diverses », relève le rapport de la commission.

Dans les détails, l’enquête précise qu’au total deux-cent-vingt personnes ont été interpellées à l’occasion de cet assaut. Dans ce nombre, 60 jeunes assaillants inculpés, avérés complices dans ces évènements ont été régulièrement déférés devant le procureur de la République, et cent-soixante autres étaient simplement relaxés.

Dans le lot des personnes libérées, cinquante-quatre assaillants présentaient, d’après les tests cliniques effectués, des signes de démences.

« Ces malades mentaux censés être soignés à Soumouna, principal repère de ces malfaiteurs, ont été placés en avant-scène de la colonne de l’agression pour servir de bouclier humain. Conformément au code de procédure pénale, ces personnes ont été simplement relaxées et remises à la disposition de leurs parents », poursuit le rapport de la commission d’enquête.

De même, renchérit l’enquête, plusieurs autres personnes interpellées à l’occasion ont été remises en liberté pour manque de charges.

Ces assaillants déférés auprès du procureur de la République, ajoute le rapport, sont classés en six catégories, en tenant compte de leur implication dans l’opération.

La première catégorie est celle des personnes ayant pris part directement à l’attaque. Il s’agit notamment des personnes interpellées sur le théâtre des opérations. La deuxième catégorie d’agresseurs concerne des personnes complices, ayant fourni de près ou de loin des informations aux ex-Ninjas Nsiloulou.

D’autres par contre, constituent des jeunes enrôlés de force par ces bourreaux et intégrés dans les rangs pour défendre leurs positions.

Dans son mot de circonstance, le ministre de tutelle, Pierre Mabiala a fait savoir que toutes ces présumés délinquants seront jugés à la faveur d’une audience publique qui s’ouvrira très prochainement à Brazzaville.

« Même si les mandats d’arrêt, en tant que titres de justice ordonnant l’arrestation des présumés auteurs des évènements du 4 avril 2016 sont demeurés infructueux, au sujet de Frédéric Bintsamou et quelques-uns de ses partisans, ceci ne constitue pas une cause d’abandon des poursuites pénales. Tous ceux qui ont participé directement ou indirectement aux évènements du 4 avrils 2016 seront bel et bien jugés », a précisé Pierre Mabiala.

La commission d’enquête a affirmé aussi avoir décelé l’organisation des assaillants, notamment la chaine de commandement jusqu’à l’exécution de l’opération.

Cette partie confidentielle de l’enquête sera transmise aux autorités compétentes en temps opportun, a indiqué la commission.

Après avoir réceptionné les résultats du rapport d’enquête, le ministre de la Justice et des droits humains a transmis ledit dossier aux avocats du parquet qui devront assurer la continuité de l’instruction.

Firmin Oyé

Légendes et crédits photo : 

Pierre Mabiala remettant le rapport d'enquête aux avocats du parquet (photo adiac)

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