Opinion

  • Brin d’histoire

La cité des 17

Vendredi 5 Septembre 2014 - 17:01

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Au début des années 70, Brazzaville s’arrête juste après l’avenue Palmeraie Mbemba (actuellement Jacques Opangault). Au-delà, c’est une épaisse forêt que le président Marien Ngouabi décide d’abattre pour construire à la place 16 villas qui donneront le nom Cité des 16. Ce chiffre représente le nombre de pays qui participent, du 30 août au 2 septembre 1976, à la Conférence des 16. C’est en ces lieux que séjournent les chefs d’États venus participer à la Conférence des États d’Afrique centrale et orientale sont logés.

Participent à la conférence de Brazzaville, les présidents Michel Micombero (Burundi), Marien Ngouabi (Congo), Empereur Hailé Sélassié (Ethiopie), Omar Bongo (Gabon), Francisco Macias Nguema (Guinée Équatoriale), Jomo Kenyatta (Kenya), Hastings Kamuzu Banda (Malawi), Général Idi Amin Dada (Ouganda), Maréchal Jean Bedel Bokassa (République centrafricaine), Général Juvénal Habyarimana (Rwanda), Général Mohammed Siad Barre (Somalie), Général Ghafar El Nimery (Soudan), Julius Nyerere (Tanzanie) , Ngarta Tombalbaye (Tchad), Général Mobutu Sese Seko (Zaïre), Kenneth Kaunda (Zambie). À la fin de la conférence, avec l’adhésion du Cameroun, dix-septième pays, le site devient la Cité des 17, nom qu’il porte jusqu’à ce jour. La Conférence des chefs d’États d’Afrique centrale et orientale a été préparée par deux réunions des experts et des ministres.

Lors de la séance de cette conférence, le président Marien Ngouabi  déclarait : « Avec l’accession à l’indépendance des anciennes colonies portugaises, la raison d’existence de notre conférence ne sera pas pour autant remise en cause. Au contraire, une nouvelle étape doit débuter à partir de cette donnée historique, une étape qui doit nous amener à concentrer davantage maintenant nos énergies sur la libération de la partie australe de notre continent. » Poursuivant son intervention, Marien Ngouabi rappelait que  « nous sommes  dans la même situation que les pays non-alignés qui, longtemps, ont renvoyé l’institutionnalisation de leur instance et qui, en fin de compte, avec le développement de la conférence, sont sur le point de se résoudre à cette solution qui est la solution de la sagesse. » Le secrétaire général adjoint de l’Oua (Organisation de l’Unité africaine), Kamanda wa Kamanda (originaire du Zaïre, actuelle R.D. Congo) a rappelé que la Conférence des États d’Afrique centrale et orientale a été conçue à l’origine comme une organisation d’échanges, de bon voisinage et de coopération en matière de politique et de sécurité mais que par la suite, elle s’est attelée à des problèmes qui débordent largement les limites territoriales de ses membres. Sur le plan de la décolonisation, le Manifeste de Lusaka (1969) et la Déclaration de Mogadiscio (1971), qui ont été élaborés par ce sous-groupe régional avant d’être adoptés par l’Oua et l’Onu, sont autant d’expressions de la maturité et de l’expérience de cette conférence et de sa contribution à la cause de la libération africaine.

Au cours de la conférence de Brazzaville, les chefs d’État présents dans la capitale congolaise ont recherché les voies et moyens pour accélérer le processus de libération du continent. Le problème de la coopération a constitué également l’un des principaux sujets de discussion. Elle s’est achevée avec la Déclaration de Brazzaville. Après la conférence, la Cité des 17 a retrouvé son calme habituel. Les guerres à répétition ont complètement défiguré cet endroit idyllique, à la modernité absolue, naguère. Ses abords sont occupés anarchiquement, accentuant ainsi sa déplorable défiguration et son délabrement avancé. Le quartier Cité des 17 et ses environs forment désormais un gros bourg populeux et très vivant.

 

MFUMU

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Brin d’histoire : les derniers articles