Littérature : Florent Sogni Zaou, Emile Gankama et Alphonse Chardin N’Kala épatants à la septième édition de la RelicoLundi 23 Septembre 2024 - 18:22 Les écrivains congolais, Florent Sogni Zaou, Emile Gankama et Alphonse Chardin N’Kala ont ébloui l’auditoire lors de la présentation de leurs ouvrages aux tables-rondes de la rentrée littéraire du Congo (Relico). « Voies d’accès et lieu de pratique du journalisme en République du Congo (suivi d’un précis de journalisme pour les néophytes) », publié aux éditions LMI, est le troisième essai que Florent Sogni Zaou a présenté à la première table ronde du 20 septembre, portant le sous-thème de « Voyage avec la littérature ». Dans cet essai, Florent Sogni Zaou a expliqué qu’il existe à travers le monde des milliers de lieux de formation au métier de journaliste. Au Congo, ces lieux sont aussi les rédactions publiques et privées où se déroulent des formations professionnelles qui sont des processus d’apprentissage qui permettent à un individu d’acquérir des aptitudes professionnelles, de renforcer un savoir déjà acquis, un savoir-faire, un savoir faire-savoir et un savoir-être nécessaires à l’exercice du journalisme. Elles servent aussi à faire passer un agent en formation de la théorie à la pratique. La formation théorique, a précisé l’auteur, est délivrée de plusieurs manières. Les cours magistraux appuyés par des outils pédagogiques sont d’un grand apport. Né à Pointe-Noire, Florent Sogni Zaou est journaliste et rédacteur en chef à Pages Afrk.com. La deuxième table ronde modérée par Rosin Loemba a permis à Emile Gankama, Daniel Isaac Itoua, Alphonse Chardin N’Kala et Willy Gom de présenter leurs œuvres, à savoir « La cité d’attache du vieux port » d’Emile Gankama, « Au crépuscule de rêve » d’Alphonse Chardin N’Kala, « Kiébé-Kiébé : saisir l’image » de Daniel Isaac Itoua, et « Un espion en trop dans un imbroglio » de Willy Gom. Ouvrage de très grande qualité, « La cité d’attache du vieux port », un roman de cent vingt-quatre pages d’Emile Gankama, paru aux éditions L’Harmattan Paris en 2023, relate une histoire d’amour entre l’étudiant Rody, la lycéenne Dallia et Fi1os, un haut fonctionnaire affable. L’histoire d’amour entre les trois personnages se termine par la naissance d’Adèle. Dans la recherche de son vrai père, Adèle est le témoin privilégié des rendez-vous manqués que la vie réserve parfois aux humains tout au long de leur périple. Dans ce mélodrame, la question de la filiation d’Adèle reste posée. Mais pour mieux cerner les contours de ce livre, les délires passionnés de cette aventure à quatre doivent être juxtaposés à l’ensemble des œuvres des habitants de la cité d’Essana où des veilleurs de nuit s’essayent à tout, alors qu’une excavation creusée en travers de la route menant au vieux port délabré est au cœur d’une sacrée attraction des passants, a expliqué l’auteur. En effet, le roman d’Emile Gankama est une balade à travers une existence loin de n’être faite que d’aveuglants plaisirs. On y trouve de l’ironie, de la lassitude, de la tension, de la brutalité et de la curiosité en même temps. L’auteur livre un assemblage des postures inséparables les unes des autres, en mouvement dans une cité pavée d’insomnie. Docteur en sociologie, Emile Gankama est chargé des cours à l’université Marien-Ngouabi, journaliste, il est directeur des rédactions du quotidien Les Dépêches de Brazzaville. Il est auteur de plusieurs ouvrages. Une vie qui sourit au crépuscule Présentant son livre, Alphonse Chardin N’Kala a fait savoir à l’auditoire qu’« Au crépuscule du rêve » est un roman de deux cent trente-neuf pages qui raconte les mésaventures d’un campagnard nommé Ginh Mangana, obligé de quitter son village pour une sordide affaire de sorcellerie. Il part précisément de Doumboulou et se réfugie à Mouléléké, la capitale de Batih Batuko, un pays imaginaire qui présente les signes iconiques de la société africaine. Le villageois laisse derrière lui sa mère et sa fiancée Nkengué. Il ambitionne de profiter de son exil pour se faire une belle situation en ville. Mais très vite, il déchante. Il y exerce tour à tour de petits boulots comme gardien d’une pharmacie, malheureusement il est licencié pour avoir empêché, contre attente de son patron, que toute la pharmacie brûle. Par la suite, il devient vendeur de poissons frais au marché et exerce en même temps le métier de menuisier qui lui vaut là aussi des problèmes pour non-livraison de meubles à un client dans les délais requis. Décidément, Ginh Mangana va de déboire en déboire. Il s’amourache d’une jeune femme, Marie, qui le cocufie et finit par le quitter, parce qu’il ne peut s’occuper d’elle convenablement. La séparation a lieu dans la douleur, puisque Ginh Mangana bat la dame qui, à son tour, recourt aux membres de sa famille ainsi qu’à un gang pour se venger de lui. Sauvagement battu, Ginh est hospitalisé pendant trois mois, aux bons soins de Moukini, une infirmière très attentionnée à son égard, qui lui apporte soutien et réconfort. Entre cette femme ayant l’âge de sa mère et lui naît une histoire d’amour aussi virevoltante. Lorsqu’il découvre que cette dame l’a « marabouté » au point qu’il perde sa virilité tout le temps qu’il est en face d’une autre femme qu’elle, Ginh se sépare d’elle. C’est au crépuscule de son rêve que la vie lui sourit à nouveau. Son oncle Mbaka lui trouve du travail à la société « batihbatukoise » de pétrole et de gaz où il est engagé en qualité de technicien de surface. Désabusé par les citadines, il repart vers Nkengué et fonde un foyer avec elle. Notons que toutes ces tables rondes ont connu la participation active des élèves de terminales littéraires, scientifiques et techniques de l’école Emmanuel 5, de Talangaï dans le sixième arrondissement de Brazzaville. Bruno Zéphirin Okokana Légendes et crédits photo :1- Les panélistes présentant leurs ouvrages/ Adiac
2- La couverture du livre « Un espion en trop dans un imbroglio » de Willy Gom/ DR
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