Mondial 2022 : l'Espagne tremble et s'incline face au Japon, tous deux qualifiés

Peur bleue pour l'Espagne ! A son aise après le but rapide de la tête signé Alvaro Morata à la 12^e minute, la Roja a été prise de court au retour des vestiaires par un Japon transfiguré et qui a marqué deux buts en trois minutes pour sceller sa qualification vers les huitièmes, où il affrontera les vice-champions du monde en titre croates lundi.

L'Espagne, elle, a transpiré à grosses gouttes. Flamboyante contre le Costa Rica (7-0) en ouverture, puis accrochée par l'Allemagne (1-1) dimanche, la formation de Luis Enrique a plongé au fur et à mesure des matches jusqu'à toucher le fond en deuxième période dimanche... mais a fini par sauver sa place en huitièmes dans la souffrance.

Elle y rencontrera le Maroc, tombeur en soirée du Canada (2-1), mardi.

Quelques heures après l'élimination de la Belgique, accrochée 0-0 par la Croatie, l'Espagne a elle aussi failli devenir la deuxième grosse nation du football à passer à la trappe jeudi soir, au terme d'un scénario fou.

Et vu l'entame de match hyper défensive des Nippons, personne n'aurait pu miser sur cette soirée à sensations. 

La Roja est même rentrée aux vestiaires avec 79% de possession de balle, et à la pause, Rodri (115 passes) et Pau Torres (109 passes) ont battu le record du nombre de passes en une première période d'un match de Coupe du monde, selon le statisticien espagnol MisterChip. 

Mais la deuxième période va se transformer en cauchemar pour les champions du monde 2010.

A la 48^e minute, après une relance chaotique d'Unai Simon et un mauvais contrôle d'Alex Balde, Ritsu Doan, entré en jeu à la mi-temps, récupère le ballon aux abords de la surface et décoche une frappe du gauche qui trompe le portier espagnol. 

A 1-1, l'Espagne n'est plus sereine, mais est toujours qualifiée. 

Mais trois minutes plus tard, patatras : Doan centre à ras de terre, la balle roule devant la ligne d'Unai Simon, et Kaoru Mitoma, lui aussi entré en jeu à la pause, la sauve et la remet de justesse en jeu pour Ao Tanaka, qui passe devant Rodri pour marquer le 2-1.

L'arbitre attend longtemps la décision de la vidéo, et finit par valider le but... à la surprise générale, alors que le ralenti semblait montrer que le ballon avait entièrement franchi la ligne.

Scénario fou

La soirée vire à la catastrophe pour l'Espagne. A 2-1, elle peut encore rêver des huitièmes, mais son destin n'est plus entre ses mains... Et au même moment, à cinquante kilomètres de là, au stade Al Bayt, le Costa Rica double l'Allemagne au tableau d'affichage (2-1), renvoyant virtuellement les Espagnols chez eux !

"On est entré en mode effondrement", a déploré un Luis Enrique "pas content du tout" en conférence de presse d'après-match. "Heureusement que ça n'arrive qu'une fois tous les quatre ans, sinon je ne tiendrais pas le coup... Pendant trois minutes, on était éliminé, mais je ne le savais pas, j'aurais fait un infarctus", a lâché le sélectionneur espagnol.

Heureusement pour la Roja, la Mannschaft finira par remporter son match 4-2, assurant une place en huitièmes à la sélection ibère.

"L'Asie, le Japon, sont désormais capables de gagner sur la scène internationale", a savouré après le match le sélectionneur japonais Hajime Moriyasu, chaudement applaudi en conférence de presse.

Au coup de sifflet final, devant certains supporters en larmes en tribunes, tout le banc japonais a sprinté sur la pelouse pour tomber dans les bras de ses héros, auteurs d'un deuxième exploit en trois matches. Les Samouraïs Bleus s'offriront même un tour d'honneur devant leurs fans.

Simple avertissement ou profonde inquiétude pour la Roja ? "C'est ce qu'il y a d'inexplicable dans le football", a esquivé Luis Enrique, qui devra trouver les ressources pour relever le moral de son équipe face au Maroc.