Musique : Zao en concert caritatif à l'IFC

Par le concert de ce samedi, l’ONG Toutariv et l'artiste Zao entendent non seulement en faire un cadre de consolidation de la cohésion sociale et du vivre-ensemble mais aussi un carrefour de rencontre, de brassage, de solidarité culturelle durable. Les fonds issus de ce concert seront en grande partie destinés aux victimes des AVC qui sont en situation de vulnérabilité. Étant lui- même victime de cette maladie en 2022, Zao a dû son salut à un élan de solidarité et, sa santé s'étant améliorée, en reconnaissance de cet apport dont il a été bénéficiaire, il veut aussi aider ceux qui sont victimes de cette maladie.

Véritable trait d'union entre la musique d'aujourd'hui et celle d'hier, Zao rappelle avec mélancolie les légendes ou les immortels airs d'un grand Kallé Jeff, voire les tubes cultes des Bantous de la capitale, l'orchestre Baobab du Sénégal ou du grand Sékouba Bambino, originaire du Congo. Né en 1953, dans le département du Pool, Casimir Zao a commencé la musique en jouant avec un groupe du quartier, Gloria, en 1968. Il va rejoindre l'un des grands groupes de l'époque, les Anges, en tant que chanteur, percussionniste et danseur. C'est principalement avec ce groupe qu'il a acquis son expérience.

En 1977, les Anges participent au festival de la chanson politique en Bulgarie où ils remportent la palme d'or. En 1978, Zao entre à l'école des instituteurs et la même année, il va à Cuba pour le festival mondial de la jeunesse. En 1989, trois membres des Anges dont Zao sont choisis pour se rendre en Italie, à l'occasion du Festival mondovision à Florence. En 19981, il se présente au concours RFI Découvertes, sans succès bien qu'il ait été sélectionné parmi les finalistes. En 1982, Zao se présente à nouveau avec le titre " Sorcier ensorcelé" et obtient le prix l’ACCT. Le 18 novembre 2017, lors de la célébration de la journée de la République, il est élevé au rang de Commandeur dans l'ordre du mérite congolais, par le président de la République, Denis Sassou N’Guesso.

L'artiste a atteint son apogée avec le titre « Ancien combattant » qui a connu un grand succès mondial. En 1983, ce tube remporte le premier prix au Festival de la musique d'Afrique centrale. Il doit son succès en partie à la participation des grandes pointures de la musique congolaise dont la direction de l'orchestre est assurée par Jeff Louna, guitariste de renommée. Les guitares de Samuel Pembelo et de Jeff Louna s'accordent avec le clavier de Freddy Kebano, alors que la batterie de Ricky Siméon, les percussions de Zao et de Clotaire Kimbelo puisent dans le folklore congolais. Plus qu'un amuseur, Zao est un révélateur des maux de son continent. Par le biais de l'ironie, il fait passer des messages politisés ancrés dans son époque.