Nestor Oyoukou : « Nous devons copier le modèle des médias chinois »Jeudi 10 Décembre 2015 - 16:15 Après sa participation au sommet des responsables de médias Sino-africains tenu le 1er décembre à Cap-Town, en Afrique du sud, sur le thème : « inaugurer une nouvelle ère de coopération gagnant-gagnant entre les médias chinois et africains », le représentant du département de la Communication, des médias et des relations publiques au cabinet du chef de l’Etat, Nestor Oyoukou est revenu, le 10 décembre sur ces assises, dans une interview accordée au Dépêches de Brazzaville.
Nestor Oyoukou : Ce forum avait pour objet de regarder non seulement l’avenir des médias chinois et africains, mais aussi de permettre le brassage entre les médias de ces deux entités géographiques. 42 pays africains ont marqué de leur présence ladite rencontre, avec plus d’une centaine de participants. Tous les grands médias chinois étaient suffisamment représentés. Le gouvernement chinois a confié la responsabilité à Startimes de co- organiser ce sommet avec une structure sud-africaine. L.D.B. : Quels ont été les objectifs de ce sommet ? N.O. : L’objectif de ce sommet est de promouvoir les échanges et la coopération entre les médias chinois et africains afin de booster le développement du nouveau partenariat stratégique sino-africain. Beaucoup d’initiatives ont été menées en amont dans plusieurs pays, parmi lesquels, le Congo. Aujourd’hui il s’agit de mettre en place un cadre de coopération entre les médias chinois et les médias africains. Ce sommet a permis de jeter les bases d’une coopération dynamique dans la collecte, le traitement et la diffusion de l’information. La Chine est très avancée dans ce domaine. Nous avons noté le cas de Startimes qui, sur le continent africain s’est déjà installé sur 26 pays. Au Congo, par exemple, Startimes a gagné le marché de l’installation de la télévision numérique. C’est un modèle de coopération qui certainement donnera ses résultats d’ici là. Au-delà de la télévision et de la radio, les autres médias comme la presse écrite devraient emboiter le pas, à travers des projets gouvernementaux ou grâce à une coopération entre entités privées. Un journal comme les Dépêches de Brazzaville a déjà collaboré avec China Daily, et cet exemple a même été abondamment cité en référence, pour dire qu’il est possible de travailler avec les médias chinois. Il n’y a pas une barrière de langues. Il s’agit de faire en sorte que ces expériences se pérennisent. Ce type de coopération est plus avancé dans les pays anglophones que francophones. L.D.B. : Concrètement, qu’est ce qui a été décidé sur l’avenir des médias africains ? N.O. : Aucune décision n’a été prise. Il s’agissait d’échanger pour promouvoir cette action. La partie politique devrait contribuer à l’élaboration des projets attrayant dans le domaine des médias. Ce sommet a donc permis d’ouvrir la voie à des négociations. Une enveloppe de 60 milliards de dollars a été mise à disposition par le gouvernement chinois pour la réalisation des projets africains dans divers secteurs d’activités. À cet effet, les participants à ce sommet ont émis le souhait de voir leur gouvernement respectif, s’impliquer dans l’élaboration des projets touchant le secteur des médias. L.D.B. : Qu’est ce qui a bloqué, selon vous, la participation du Congo à ce forum ? N.O. : Lorsqu’il y a ce genre de sommet, ne mettons pas en pratique la politique de la chaise vide. Plusieurs pays ont été suffisamment représentés. Il y a eu beaucoup de panels, et c’est là que les grandes décisions se prennent. Heureusement que nous n’étions pas en train de prendre des décisions. Certains médias d’Etat congolais ont été invités, mais aucun organe n’a été représenté pour des raisons que j’ignore. Nous devons être de plus en plus présents lorsqu’il s’agit de discuter des questions concernant l’Afrique. La chine est en passe de devenir le premier partenaire en Afrique, en termes d’échanges économiques. Il s’agit de dire à la presse congolaise de manière générale, qu’il n’y a pas que l’occident, parce que les opportunités de coopération s’offrent à nous. Il s’agit de voir comment être un peu plus présent et demandeur. N’ayons pas honte. La Chine est suffisamment avancée et nous avons besoin de copier ce modèle. Josiane Mambou Loukoula Légendes et crédits photo :Photo: Nestor Oyoukou Notification:Non |