Pénurie de carburant : la situation s’améliore timidementLundi 27 Janvier 2014 - 19:34 La livraison du carburant dans les stations-services de Brazzaville depuis le début de cet après-midi, a quelque peu décrispé l’atmosphère tendue ces derniers jours entre pompistes et automobilistes, mais surtout entre usagers des transports en commun et taximen. La pénurie observée depuis deux jours trouve peu à peu une issue Les stations–services à Brazzaville n’ont pas changé de mine depuis la fin de la matinée malgré une livraison du produit constatée dans les points de vente. Les longues files d’attente s’accompagnent de tumultes où chaque client essaie de tirer le meilleur parti pour se faire livrer plus tôt. Même si les pompistes rassurent les automobilistes sur la quantité du carburant livré, tout en leur demandant de ne pas se bousculer, les chauffeurs de taxi et de bus, principalement, ne croient pas au rétablissement de la situation. Pour gagner du temps, certains ont sorti des bidons en plastique comme à la station-service Total du CHU. Pour eux, rien, en effet, n’a été jusque-là dégagé comme explication. « Ils ne veulent pas nous dire la vérité et personne ne parle. Même s’il y a livraison, on a peur de revenir demain et trouver que c’est vide. On a déjà vécu ce genre de désagrément », explique Roger, un taximan rencontré sur place. Depuis vendredi, la pénurie d’essence a occasionné une flambée du prix de la course de taxi, passant de 1.000 à 1.500 FCFA, tandis que les minis bus, dont la plupart tournent pourtant avec du diesel, en ont profité pour corser le phénomène de demi-terrain. Les arrêts de bus sont bigarrés… À l’origine de la situation, aucune explication officielle jusqu'à lundi matin. Les spéculations ont fait état d’un déraillement sur le Chemin de fer Congo-Océan. Depuis le milieu de la matinée, des camions-citernes tagués à la marque Total ont sillonné les stations-services de Brazzaville pour distribuer le carburant, l’essence (super) notamment, qui manque dans la capitale depuis trois jours. À la Société commune de logistique (SCLOG), les responsables tentent d’apporter une lumière. « La situation est causée par un dysfonctionnement au niveau de la chaîne de distribution », explique brièvement Olga AKylangongo, directrice de l'administration et des ressources humaines de la société, qui a pour vocation le stockage et le transport massif des carburants terrestres sur l’ensemble du territoire national. « C’est un problème d’approvisionnement. Il n’y a rien de particulier », lâche-t-elle en substance. Et de conclure : « Nous sommes un entrepositaire. Nous recevons des produits. C’est un problème de capacité. Hier il y a eu une rame qui est arrivée de Pointe-Noire avec le produit et une barge de Kinshasa. Le produit continue à venir. D’ici mardi ou mercredi, nous retrouverons une situation normale. » Devant la SCLOG, la station-service Total est bondée. Les automobilistes attendent la fin de la livraison pour se servir. Apprenant que le camion-citerne vient de livrer 22.000 litres de Super, ils sont quelque peu rassurés mais restent méfiants. De l’autre côté, à la station-service située en face du CHU, c’est 14.000 litres qui sont déposés dans les puits. « C’est suffisant jusqu'à demain, étant donné que nous aurons une autre livraison dès la fin de la matinée de mardi », explique un pompiste, sourire aux lèvres. « Je crois que la situation est revenue à la normale », souligne–t-il. Entre 500 et 1400 m3 de Super ont été livrés à Brazzaville dans la journée de lundi, apprend-on. Outre l’approvisionnement de la CORAF, par Pointe-Noire, une autre livraison serait arrivée de Kinshasa. Il faut, en effet, entre 200 et 350.000 litres d'essence Super par jour pour éviter une pénurie. Les automobilistes, dont la plupart utilisent le Super, et les usagers des transports en commun espèrent que la livraison observée ce lundi aura rétabli définitivement la situation. Quentin Loubou Légendes et crédits photo :La queue devant les stations-services qui font face à la pénurie de carburant. |