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Piège

Mardi 6 Janvier 2015 - 9:58

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Ce que devraient comprendre avant qu’il ne soit trop tard les quelques personnalités politiques qui tentent  encore de  s’opposer à la réforme de nos institutions c’est qu’ils se trompent de combat. En s’exprimant par le canal de médias étrangers qui n’ont toujours pas compris eux-mêmes que  l’ère coloniale est révolue, ils se décrédibilisent et rendent leur discours inaudible pour leurs concitoyens. Fait plus grave encore, les arguments qu’ils brandissent par ce même canal créent un fossé entre eux et ceux qu’ils espéraient rallier à leur cause.

S’ils prenaient la peine de lire chaque matin le journal que vous, lecteur, tenez entre vos mains, ils verraient que la bataille dans laquelle ils s’engagent est d’ores et déjà perdue pour eux. À travers les prises de position très diverses que nous relayons jour après jour il est évident  que la classe politique congolaise, majorité et opposition mêlée, s’est d’ores et déjà ralliée, même si tous ses leaders ne le reconnaissent pas encore officiellement, à l’idée selon laquelle le changement, ou l’aménagement de la Constitution  de 2002 est une nécessité. Un ralliement qui, bien entendu, n’empêche nullement les divergences de fond.

Le piège dans lequel tombent celles et ceux qui se prononcent publiquement contre les réformes en gestation avant même de savoir ce qui sera proposé par l’Exécutif  au peuple congolais est en réalité un puits sans fond. Il les coupe, en effet, de leurs propres troupes qui ne peuvent ni comprendre ni admettre que leurs chefs refusent par principe de les laisser se prononcer sur la gouvernance  publique. Et tout indique aujourd’hui qu’en se prononçant comme ils le font,  sans tenir le moindre compte de ce que pense la base de leur formation politique,  ils donnent à chacun  le sentiment de n’être plus en phase avec celle-ci et donc d’être en rupture de ban.

Pour dire les choses crûment, l’erreur ainsi commise ouvre la porte à une redistribution des cartes dans le monde politique qui pourrait bien se produire plus rapidement qu’on ne le pense et donc  avant même que soit tranchée la question du recours au référendum pour entériner les réformes en préparation. Voyons donc ce qui va se passer dans les prochaines semaines au sein des formations politiques concernées.

 

Les Dépêches de Brazzaville

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