Pollution : le plastique représente 12% des déchets produits à Kinshasa

Se référant aux études menées par les experts avec l’appui de l’Agence japonaise de développement, Laëtitia Bena Kabamba a précisé que le plastique représente 12% des déchets produits dans Kinshasa après les matières organiques évaluées à 48%. Ce pourcentage est tiré des 10 000 tonnes de déchets solides provenant tous les jours « principalement des ménages, des commerces ainsi que des industries ». Cités en ligne de mire, brasseurs, producteurs de boissons gazeuses et usines pharmaceutiques viennent en tête de file devant plusieurs autres entreprises proposant bouteilles et emballages plastiques, « facteurs de pollution dont la gestion est préoccupante ».

Du reste, la commissaire générale chargée de l’Environnement et Aménagement de la ville tient pour une évidence que, « dans l’économie actuelle, le plastique, au centre des grandes discussions internationales, prend de plus en plus de place dans notre mode de consommation » et Kinshasa n’y échappe pas. D’où a-t-elle salué la pertinence de l’exposition « Ensemble contre la pollution plastique » du sculpteur écologiste Jean-Alain Masela Zuzi na Nzau, quitte à « féliciter et encourager les organisateurs pour leur préoccupation légitime à chercher des solutions aux problèmes du secteur de l’environnement ». Elle a inscrit l’événement tenu à l’occasion de la célébration des 50 ans de la Journée mondiale de l’environnement dans les diverses actions visant à « inciter les dirigeants ainsi que la population congolaise et, en particulier, les Kinoises et Kinois à relever les défis majeurs du secteur de l’environnement auxquels font face la ville de Kinshasa, la RDC ainsi que notre planète terre, tout entière ».

Un engagement commun à résoudre le problème

L’initiative du recyclage des bouteilles en plastique du sculpteur écologiste Jean-Alain Masela, révélée au public à son exposition du 5 juin, est dans l’esprit de « l’approche en synergie fédératrice des efforts » adoptée par la ville de Kinshasa, conformément à sa politique environnementale. Menée avec énergie par le biais du Commissariat général chargé de l’Environnement que dirige de main de maître Laëtitia Bena Kabamba, cette initiative exhorte « décideurs politiques, opérateurs économiques étatiques et non étatiques, sociaux ainsi que les ménages à un engagement commun à résoudre le problème des déchets plastiques par une solution durable ». Le slogan « Kinshasa-bopeto : une affaire de tous » traduit au mieux la volonté commune que veut imprégner la campagne initiée par le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka. Comme l’a rappelé la commissaire générale chargée de l’Environnement et Aménagement de la ville, « gérés de manière non requise, les déchets plastiques constituent l’une des causes de l’infertilité du sol, des inondations en bouchant les caniveaux, polluant les rivières et occasionnant bien d’autres dégâts ».

Prenant à bras-le-corps la mise en œuvre de son schéma rationnel de gestion des déchets de la ville, l’exécutif provincial de Kinshasa a dès lors fondé sa politique environnementale sur sept piliers essentiels, a affirmé Laëtitia Bena Kabamba. Le deuxième prône « la promotion de l’économie circulaire qui privilégie les 3 R (Ramasser, recycler/valoriser, réutiliser) ». Ce, a souligné la commissaire générale, dans la pensée que « les déchets étant de nos jours une source de revenus et non une nuisance ». Les sculptures en bouteilles en plastique recyclées de Jean-Alain Masela, exposées sur l’avenue Pumbu, à Gombe, sont un exemple parmi d’autres. Les Amis de la nature et des Jardins, SOS Kinshasa et Vision environnement étaient partenaires de l’exceptionnelle exposition du fondateur des Ateliers, empreinte rehaussée par la présence de trois hôtes de marque, en l'occurence la commissaire générale Laëtitia Bena Kabamba, la secrétaire générale de la Commission internationale du Bassin du Congo-Oubangui-Sangha, Dr Marie-Thérèse Itongo, et l’attaché culturel de l’ambassade des Etats-Unis, Gregory Porter.