Pourparlers de Kampala: le gouvernement revient sur la table des négociationsSamedi 2 Novembre 2013 - 16:00 Le gouvernement n'entend nullement faire des récents succès militaires engrangés par les Fardc, un argument pour se dérober de ses engagements internationaux en disqualifiant les pourparlers de Kampala qu’il continue à considérer comme une chance pour la restauration de la paix dans l’est du pays Le gouvernement n’a jamais renoncé aux pourparlers de Kampala. C’est le moins qu’on puisse dire à la lumière du dernier point de presse tenu le 1er novembre par son porte-parole dont les dernières victoires militaires engrangées par les Fardc au front face au M23 n’ont pas semblé émouvoir outre mesure. « Le gouvernement congolais n’est pas grisé par le succès de cette contre offensive militaire », a déclaré Lambert Mende estimant que ce qui s’était passé dans les diverses localités reconquises relevait du devoir de protection des citoyens et du droit de légitime défense. Pour lui, il est hors de question que le gouvernement mette entre parenthèse les pourparlers de Kampala ainsi que d’autres actions diplomatiques qui paraissent être les seuls à même de garantir une paix durable en RDC. C’est dans ce cadre qu’il convient de situer le retour à Kampala depuis le 2 novembre du ministre des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda. Ce dernier est accompagné de l’ambassadeur congolais en Ouganda, Jean-Charles Okoto. D’après des sources, il s’agit pour le gouvernement qui n‘a jamais fléchi dans sa position de n’accorder l’amnistie aux responsables du M23 qu’au cas par cas, de faire acter ses thèses dans l’accord final en gestation. C’est donc la tête haute et le moral gonflé que la délégation gouvernementale a quitté Kinshasa avec la seule motivation d’obtenir des éléments résiduels du M23 et de leurs parrains, des engagements clairs en rapport avec la cessation effective de leurs activités subversives. Lambert Mende considère cela comme une ultime chance qu'on leur a offerte de déposer les armes et de s’inscrire dans le schéma de l'Accord d'Addis-Abeba ainsi que celui de la Résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations unies. Dans l’entendement du gouvernement, pour important qu’il soit pour la suite des évènements, le succès de la contre-offensive menée par les Fardc assortie des succès militaires à Kibumba, Kiwandja Rutshuru, Bunagana et Rumangabo n’est pas une panacée. Cela ne devrait pas dédouaner le gouvernement vis-à-vis de ses engagements internationaux par la disqualification des pourparlers de Kampala, a tenu à préciser Lambert Mende. Et pendant ce temps, les Fardc ont commencé le 2 novembre à pilonner les collines de Tchanzu et Mbuzi à la frontière ougandaise où est retranchée une centaine des rebelles du M23 montant la résistance. Suspendus il y a quelques semaines, les négociations de Kampala entre le gouvernement qui, entre-temps, avait maintenu ses experts, et le M23 avaient repris en milieu de semaine. L’on croit savoir que le retour à Kampala sur la table de négociations du chef de la délégation gouvernementale pourrait booster les travaux jusqu’à la conclusion d’un accord final. La semaine prochaine pourrait donc être décisive. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Les délégués du M23 à Kampala |