Prise en charge des personnes âgées : le personnel médical de l’hôpital général Adolphe Sicé instruit sur la gériatrie

Cette formation qui a débuté le 14 avril a donc marqué le lancement de la gériatrie au sein de ces hôpitaux. Pendant cinq jours, les participants ont suivi les notions dispensées par le professeur français Jean Marie Serot, spécialiste en gériatrie, et sa suite. Les personnes âgées sont souvent confrontées aux problèmes de santé spécifiques qui nécessitent une prise en charge appropriée. « Les personnes âgées sont caractérisées par la vulnérabilité du fait de leur vieillissement, des maladies et des facteurs sociaux et psychologiques ayant des conséquences fonctionnelles. Les affections peuvent se présenter différemment avec l’âge avancé, leur diagnostic et la réponse au traitement sont souvent difficiles, et le besoin de soutien médico-psycho-social nécessaire. La médecine gériatrique peut répondre à l’ensemble de ces problèmes par le caractère transversal et global de son approche médicale, en dépassant ainsi la médecine d’organe, comme la médecine interne», a indiqué Sidonie Kinzonzi.

Au cours de la journée scientifique, les professeurs Jean Marie Serot et Richard Bilekot, responsable de l’information médicale au ministère de la Santé et de la population, ainsi que le docteur Firmin Bikouta, praticien des hôpitaux en France, ont édifié les participants sur l’importance de gérontologie, sur les données démographiques et épidémiologiques du vieillissement dans le pays, la connaissance, les attitudes et les pratiques des jeunes et adultes face aux personnes âgées, les maladies liées à la démence en particulier la maladie d’Alzheimer (une maladie fréquente mais peu méconnue et constamment mortelle et plus dangereuse que le cancer a expliqué le professeur Jean Marie Serot) dont sont souvent victimes les personnes âgées.

La gériatrie, science qui s’occupe des maladies liées à la vieillesse y compris la démence, prend aussi en compte les aspects socioculturels. Cette spécialité encore peu connue est née dans les années 1950 et fut développée aux États Unis dans les années 1980-1990. Tenant compte du nombre sans cesse croissant des personnes âgées dû à l’allongement de l’espérance de vie, il est important, selon les intervenants de développer et de déjà s’approprier la gériatrie pour pouvoir répondre à leurs nombreux problèmes de santé. Par ailleurs, des études menées au Congo et dans d’autres pays d’Afrique ont révélé que les personnes âgées, autrefois respectées et protégées, ne sont plus considérées et sont victimes de maltraitance. Pour bon nombre de gens ils constituent des charges encombrantes, nuisibles et inutiles. Ce qui rend leur situation plus difficile et leur vie plus pénible.

Pour les intervenants il est temps que l’on prenne en compte les problèmes liés à la vieillesse auxquels il faut trouver des réponses adéquates. Aussi, ont-ils suggéré un renforcement de la politique sociale, la mise en place des structures d’accueil ainsi qu’une politique de prévention contre la maltraitance pour leur assurer une bonne qualité de vie aux personnes agées. « La vieillesse est certes la dernière ligne droite de notre vie avant l’irréparable, mais elle ne constitue nullement une fatalité. Celle-ci souvent rude, blesse l’autonomie, fragilise les liens…mais être vieux, c’est aussi rester quelqu’un, exister » a dit Sidonie Kinzonzi. Préoccupée par les problèmes de santé des personnes âgées, cette dernière a pris l’engagement  d’assurer la continuité de leurs consultations. La journée scientifique s'est déroulée en présence du docteur Jean-Pierre Lamarque, conseiller sanitaire de l'ambassade de France au Congo.