Recettes fiscales : les pays d’Afrique subsaharienne perdent plus de vingt millions de dollars par jour

Mardi 29 Janvier 2019 - 12:45

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Entre 2006 et 2015, les pays africains de la sous-région ont perdu, chaque jour, l'équivalent de vingt-trois millions de dollars de recettes fiscales, en raison de fausses facturations réalisées par des acteurs économiques sur les opérations de commerce international, selon les indicateurs du rapport de Global financial integrity (GFI), rendu public le 28 janvier.

L'organisation non gouvernementale basée à Washington se focalise sur la traque des flux financiers illicites à travers le monde. Elle révèle, en effet, que la région subsaharienne a perdu globalement quatre-vingt-quatre milliards de dollars sur la période de dix ans que couvre son étude, soit près de trois mille six cent cinquante jours.

Ce montant brut cache cependant quelques précisions de poids. Déjà, les estimations ont été obtenues via le département des statistiques du Fonds monétaire international. Aussi, bien que ces sommes perdues par les gouvernements de cette région du monde soient plus faibles comparées à d'autres, la proportion globale des pertes de l'Afrique subsaharienne (33,2%) sur le volume total de son commerce extérieur (deux cent quarante-huit milliards de dollars) est bien plus importante qu'ailleurs.

De même, le rapport distingue les pertes qui ont entraîné des sorties de capitaux de la région (quarante-tois milliards de dollars), de celles qui ont généré des flux entrants (quarante et un milliards de dollars). Même si la perte nette sur ce segment des flux financiers illicites est de seulement deux milliards de dollars, il n'en demeure pas moins que, pour une région qui accorde déjà d'importants avantages fiscaux pour attirer les investisseurs, c'est une perte significative pour ses gouvernements.

Rappelons que la région subsaharienne avait obtenu un allègement de sa dette avec la vague des programmes en rapport à l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés. Elle a recommencé à s'endetter à un rythme qui inquiète un nombre critique d'analystes. Rien qu'en 2018, elle a sollicité le marché international des capitaux pour 16,5 milliards de dollars, malgré des conditions d'emprunts qui se sont durcies.

Josiane Mambou Loukoula et l'Agence Ecofin

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