Réchauffement climatique : l’effet mortifère sur l’alimentationLundi 20 Mars 2017 - 9:55 L’impact du changement climatique sur la production alimentaire pourrait causer 534 000 décès supplémentaires dans le monde en 2050. Ce phénomène risque de rendre encore plus difficile l’accès des plus pauvres à la nourriture.
Sans mesures immédiates de réduction des gaz à effet de serre, le changement climatique pourrait entraîner, en moyenne, selon les chercheurs, une baisse de la disponibilité alimentaire de 3,2 % par personne, soit 99 kilocalories par jour. Cela aurait pour effet de réduire de 4 % la consommation de fruits et légumes, et de 0,7 % celle de viande. D’où l’importance de la conservation des forêts primaires pour maintenir l’équilibre. « Pour éliminer la faim et la pauvreté d’ici à 2030 tout en s’attaquant à la menace que constitue le changement climatique, une transformation profonde des systèmes alimentaires et agricoles sera nécessaire partout dans le monde ». C’est le message pressant délivré par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dans son rapport 2016.
Néanmoins, sur l’autre plateau de la balance, « le changement climatique aura quelques effets positifs », soulignent les chercheurs. Réduisant les risques de cancers et de maladies cardiovasculaires, la moindre consommation de viande se révélera bénéfique pour la santé et pourrait permettre d’éviter 29 000 décès. Cependant, le nombre de décès évités du fait du recul de l’obésité pourrait être supérieur au nombre de morts provoquées par une insuffisance pondérale. L’ampleur de ces effets du changement climatique variera sensiblement selon les régions. Les pays à bas revenus et revenus intermédiaires seront très probablement les plus affectés, en particulier ceux du Pacifique occidental et d’Asie du Sud-Est.
D’ici à 2030, les effets attendus du réchauffement sur le rendement des cultures, de l’élevage, des pêches et des forêts sont contrastés selon les régions. Au-delà, les effets négatifs du changement climatique sur les rendements agricoles s’accentueront dans toutes les régions. Aux pertes de récoltes s’ajouteront désertification, risques d’incendie accrus, chute des ressources halieutiques… Or, rappellent certaines études, « en 2050, la demande alimentaire mondiale devrait avoir augmenté de 60 % au moins par rapport à son niveau de 2006, sous l’effet de l’accroissement de la population, de l’augmentation des revenus et de l’urbanisation rapide ». Il en va donc de la sécurité alimentaire de la planète. Même s’il serait prématuré de tirer des conclusions pragmatiques immédiates en termes de santé publique, l’incertitude gagne du terrain. Arrive bientôt une époque où nous ne pouvons plus garantir que nous récolterons ce que nous avons semé. Josiane Mambou Loukoula Légendes et crédits photo :Photo1: les femmes cultivant une terre aride (DR)
Photo2: un champ de maïs séchés sous l'effet de la chaleur (DR)
Photo 3: une terre aride (DR) Notification:Non |