Reconstruction des provinces sinistrées de l’Est : adoption d’un programme minimum d’extrême urgenceLundi 2 Décembre 2013 - 15:15 L’objectif visé est de consolider la paix et de reconstruire cette partie du territoire national à peine affranchie de la barbarie récemment perpétrée par les rebelles du M23. Présenté par le ministre du Plan et suivi de la mise en œuvre de la Révolution de la modernité au cours du Conseil des ministres extraordinaire tenu le dimanche 1er décembre 2013 à Goma (province du Nord-Kivu) sous la présidence du président de la République, ce programme spécial de reconstruction des territoires affectés par les conflits armés (PSR-TCA) dégage les actions à exécuter à court terme dans les provinces ciblées. Il s’agit du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, de la Province Orientale et du Maniema. Le programme entend soulager les populations sinistrées desdites provinces en essayant, tant soi peu, d’apporter des réponses aux difficultés auxquelles elles font face. L’objectif visé est de consolider la paix et de reconstruire tout l’Est de la RDC à peine affranchi de l’insécurité perpétrée par les rebelles du M23. Le programme prend en compte presque tous les secteurs de la vie. Des questions humanitaires et accompagnement des femmes et des enfants victimes directs des conflits armés à l’enseignement en passant par la santé, l’agriculture et le développement rural, infrastructures et voiries routières etc, tout a été recensé dans ce programme qui tient à normaliser la vie à l’Est du pays après la défénestration du M23. Il est fait état, entre autres, de la réhabilitation des infrastructures pillées et délabrées dans les zones libérées et dotation en équipement de base des structures de santé, du désenclavement des territoires libérés par la réhabilitation des routes de desserte agricole, de la réhabilitation de plusieurs axes routiers dont la route nationale n°4 ainsi que de la voirie et de l’aéroport de Goma etc. Le programme prévoit également l’organisation du retour des déplacés de guerre vers leurs milieux d’origines, la distribution des kits de retour constitués de vivres, non vivres et semences, mais aussi, le déclenchement des enquêtes judiciaires contre les auteurs des crimes de guerre pour mettre fin à l’impunité. Appui de la Légion nationale d’intervention Avec un Comité de pilotage placé sous la direction du Premier ministre Augustin Matata Ponyo, ce programme vient en appoint à une série des dispositions arrêtées par le Conseil des ministres pour parachever et consolider le processus de rétablissement de la paix et de la sécurité dans les provinces de l’Est. Il est question, entre autres, du déploiement des unités de la Police nationale congolaise (PNC) dans toutes les localités libérées lesquelles seront renforcées par l’arrivée du premier groupe des éléments de la Légion nationale d’intervention (LENI). Dans le même ordre d’idées, le ministre des affaires étrangères, coopération internationale et Francophonie Raymond Tshibanda a, pour sa part, plaidé pour une clôture correcte du processus de Kampala afin de « constater, de manière formelle, y compris par la communauté internationale, la fin de la rébellion du M23 ». Et de réaffirmer la nécessité, pour le gouvernement, « de disposer d’un instrument juridique contraignant, parce que convenu entre parties avec l’aval de la région et de la communauté internationale, permettant d’organiser et de gérer efficacement le rapatriement, le cantonnement, le désarmement, la démobilisation et la réinsertion sociale des ex-combattants du M23 particulièrement ». Les forces négatives étrangères ciblées L’occasion était belle pour le gouvernement de réaffirmer son engagement à « mener sans délai les opérations de traque et de neutralisation des forces négatives étrangères dont prioritairement les FDLR et l’ADF-NALU » de sorte à débarrasser le pays de tous les groupes armés. En sus de cela, les États signataires de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba ont été exhortés à respecter leurs engagements régionaux aux termes de cet Accord. Toutefois, sur le plan sécuritaire, il ressort de l’exposé du Vice-Premier ministre, ministre de la défense nationale et anciens combattants que l'état général de la situation sécuritaire à l’Est du pays est relativement calme. Sur le plan opérationnel, on note la poursuite de la consolidation des positions dans les zones reconquises par les Fardc jadis occupées par le M23 et le rétablissement progressif de l’autorité de l’État accompagné par un déploiement des unités des Fardc. Les redditions en cascade d’éléments des groupes armés (plus de 4.000 personnes) ont aussi contribué à décrisper le climat social à l’Est du pays sur fond de la désertion de près de 400 personnes parmi les 1.700 éléments du M23 que l’Ouganda a déclaré avoir reçu sur son territoire. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Joseph Kabila présidant le Conseil des ministres |