Santé : les chefs d’Etat africains favorables à l’accès universel à la vaccination

Lundi 13 Février 2017 - 12:45

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À Addis-Abeba en Ethiopie, les chefs d’Etat africains ont adopté la « Déclaration ministérielle sur l’accès universel à la vaccination » qui contient 10 engagements, à savoir : l’augmentation des fonds destinés à la vaccination, le renforcement des chaînes d’approvisionnement et des systèmes de prestation, tout en faisant de l’accès aux vaccins un élément fondamental des efforts consentis en matière de santé et de développement..

Il s’agit d’un engagement historique et opportun visant à faire tirer profit à tout citoyen, des avantages liés à la vaccination. Les avancées enregistrées en matière d’accès à la vaccination au cours des 15 dernières années commencent à stagner. L’Afrique se retrouve à la traîne dans des cibles mondiales de vaccination. Un enfant sur cinq en Afrique n’a toujours pas accès aux vaccins de base. Les maladies évitables par la vaccination continuent de causer des décès. C’est le cas de la rougeole qui continue de causer à elle seule chaque année près de 61000 décès évitables.

L’engagement des chefs d’Etat africains est sans précédent. C’est une invitation faite aux Etats à investir davantage sur le plan politique et financier dans leurs programmes de vaccinations. Pour la directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Matshido Moeti, « la vaccination compte parmi les mesures les plus efficaces disponibles au service de la santé publique. En donnant à chaque enfant un début de vie sain, nos communautés prospèrent et nos économies connaissent la croissance plus forte. Un tel soutien de la part des chefs d’Etat est une avancée significative dans nos efforts pour la réalisation d’un accès universel à la vaccination et, partant, pour l’amélioration de la santé infantile et pour l’impulsion donnée au développement durable en Afrique ».

Il faut réaliser que moins de 15 pays africains financent plus de 50% de leurs programmes nationaux de vaccination. Alors que l’Afrique tend vers l’éradication de la poliomyélite, on s’attend à une baisse de fonds essentiels alloués à la vaccination à travers le programme d’éradication de cette maladie. En outre, les prochaines années, les pays qui aspirent au statut de pays à revenu intermédiaire cesseront de bénéficier du soutien de l’Alliance du vaccin (Gavi) en matière de vaccination. Par contre, les Etats doivent redoubler d’efforts pour faire de la couverture vaccinale nationale une priorité.  

« Notre travail ne sera pas achevé tant qu'un seul enfant africain n'aura pas accès à la vaccination », a déclaré le Dr Ala Alwan, directeur du Bureau régional de l'OMS pour la Méditerranée orientale. Il plaide pour  « un savant dosage entre volonté politique, ressources financières et prouesses techniques, l'Afrique peut, et endiguera certainement la vague de maladies évitables par la vaccination ».

Pour le ministre éthiopien de la Santé, Yifru Berhan Mitke,  « la vaccination est l'un des meilleurs moyens pour un État d'investir pour son avenir. Nous devons faire davantage pour protéger tous nos enfants des maladies évitables, non seulement parce que c'est ce qu'il est bon de faire, mais aussi parce que cela est important du point de vue économique. Lorsque nos enfants sont en bonne santé, nos familles, nos communautés et nos pays sont prospères ».

Pour orienter la mise en œuvre de la Déclaration d'Addis-Abeba, une feuille de route est en cours d'élaboration en collaboration avec les Bureaux régionaux de l'OMS pour l'Afrique et pour la Méditerranée orientale, la Commission de l'Union africaine et les partenaires en matière de vaccination. « En adoptant cet engagement historique qui permettra à un plus grand nombre d'enfants africains d'accéder à des vaccins salvateurs où qu'ils se trouvent, les dirigeants africains font preuve d'un sens élevé de leadership », a déclaré le Dr Ngozi Okonjo-Iweala, présidente du conseil de Gavi.

Concluant : « il ne nous reste plus qu'à traduire cet engagement dans les faits sous la forme de financements durables en faveur de la vaccination. L'Alliance, quant à elle, est prête à soutenir la couverture vaccinale afin qu'ensemble, nous puissions créer un avenir meilleur pour nos communautés à travers le continent ».

 

 

 

Noël Ndong

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