Sciences : les chercheurs disposés à réduire le taux de mortalité dû aux morsures de serpent

Mardi 28 Mai 2019 - 16:23

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Le laboratoire d’herpétologie de l’Institut national de recherche en sciences naturelles (Irsen) s’est fixé pour ultime objectif de parvenir à la production des sérums antivenimeux et les rendre disponibles à moindre coût. L’expertise scientifique pour le réaliser est disponible. Seulement, un peu plus de moyens est nécessaire afin d’y arriver.

20% de serpents au Congo sont venimeux et les conséquences de leurs morsures constituent un réel problème de santé publique dans le pays. « Nous trouvons au Congo, comme ailleurs, deux types de venins : les uns sont hemotoxiques que l’on retrouve chez la plupart des vipères qui empoisonnent le sang. En cas de morsure, s’il n’y a pas d’antidote, la victime meurt par hémorragie car ce venin brise le système naturel de coagulation sanguine dans l’organisme. Les autres, par contre, sont neurotoxiques que l’on retrouve chez la plupart des Mambas, cobras (serpents rapides). La conséquence ici est que le mordu meurt par paralysie générale », a expliqué le chef de laboratoire de l’herpétologie, Ange Ghislain Zassi-Boulou.

Appui

Les travaux de recherche qui se font au laboratoire d’herpétologie, dans le but de produire les antivenimeux dans le pays, méritent d’être appuyés car à ce jour, le prix le plus bas d’un antivenin est estimé à 80 000 F CFA et les victimes ont des moyens limités. Leur production au plan local pourra donc améliorer la prise en charge des mordus. « Nous avons déjà pensé à la formulation du produit, à terme au Congo, le sérum antivenimeux sera sous la forme lyophilisée (en poudre). Il peut être inoculé en intra musculaire ou intravenin », a fait savoir le chef du laboratoire. Par ailleurs, deux doctorants présenteront leurs travaux le mois prochain respectivement sur « L’écologie du serpent » et la « Biographie des serpents venimeux et épidémiologie des envenimations au Congo ».

Consignes

Avertissant la population sur l’attitude à adopter en cas de morsure de serpent, le chef du laboratoire de l’herpétologie a souligné qu’il faut éviter de faire un effort physique. Il a déconseillé l'usage du garrot car plus le venin est stoppé, plus il détruit le muscle et l’os. Ce qui conduit souvent l’imputation des membres. Le venin, a-t-il précisé, est constitué d’un ensemble d’acides aminés. Il a également déconseillé la scarification et l'utilisation de la pierre noire parce qu’elle ne règle pas cliniquement les problèmes des envenimations.

En rappel, depuis 2008, il existait une unité de recherche sur les ressources herpétologiques. Sous l’impulsion du ministre de la Recherche scientifique et de l’innovation technologique, Martin Parfait Aimé Coussoud-Mavoungou, la structure a obtenu le statut de laboratoire avec l’appui de l’Unesco. Ce laboratoire fait des travaux pour connaître la biodiversité herpétologique (reptiles et amphibiens) du Congo, l’extraction du venin des espèces venimeuses en vue de la production des sérums antivenimeux, la sensibilisation de la population riveraine aux dangers des envenimations et à la nécessité de la préservation et de la conservation de la biodiversité herpétologique en voie de disparition.

 

 

 

 

 

 

 

Rominique Makaya

Légendes et crédits photo : 

Le chef du laboratoire de l’herpétologie avec la diversité de serpent

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