Tourisme : la Baie de Loango menacée de destruction par la force des vaguesMardi 8 Juillet 2014 - 19:45 Le ministre du Tourisme et de l’Environnement, Josué Rodrigue Ngouonimba, s’est rendu sur le terrain pour s’enquérir de la situation et en a profité pour interpeller les acteurs au développement sur la nécessité de respecter l’environnement. Le but est d’ouvrir un espace permanent de dialogue entre l’administration et ces acteurs pour une meilleure protection de l’environnement congolais La Journée mondiale de l’environnement a été récemment célébrée sur le thème : « Élevez votre voix, non le niveau de la mer ». Le Congo n’était pas resté en marge de cette célébration. Plusieurs activités y ont été organisées à Brazzaville. Voulant lier le thème à la mer, Josué Rodrigue Ngouonimba s’est rendu dans la capitale économique où il a non seulement tenu une séance de travail avec les acteurs de développement des départements de Pointe-Noire et du Kouilou, mais, a visité également avec le représentant de la FAO, la Baie de Loango, détruite par la force des vagues, causée par l’activité humaine en amont. Il a constaté qu’11 kilomètres de terre ont été engloutis déjà, y compris des tombes et habitations déjà emportées. Au cours de cette rencontre, le ministre du Tourisme et de l’Environnement a rappelé à ces acteurs au développement, que depuis quelques années, la préservation de l’environnement qui constitue l’un des trois piliers du développement durable, est devenue l’une des principales préoccupations mondiales. C’est l’objectif que s’est fixé la communauté internationale depuis la conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement qui s’était tenue à Rio de Janeiro au Brésil en juin 1992. Il a rappelé également que le Congo a commencé à se préoccuper des questions environnementales vers les années 60, soit plus de six ans avant la conférence des Nations unies sur l’environnement humain tenue en 1972 à Stockholm en Suède ; conférence qui a suscité une prise de conscience au niveau mondial sur la problématique environnementale. Avant d’ajouter que la promulgation de la loi 25/62 du 21 mai 1962 portant réglementation des établissements dangereux, insalubres ou incommodes et de la loi 23/62 du 21 mai 1962 fixant les taux et les règles de perception des redevances superficiaires et des frais d’enquête relatifs à ces installations classées, en est une preuve éloquente. Pour ce faire, en 1991, le Congo s’est doté d’une loi sur la protection de l’environnement et en 1996, d’une stratégie globale en matière de protection de l’environnement déclinée dans le plan national d’action environnementale. Josué Rodrigue Ngouonimba a rappelé à ces acteurs au développement que, la gestion durable de l’environnement constitue également une exigence de la constitution du 20 janvier 2002 consacrée aux articles 35, 36, 37 et 38. Cette volonté de la République du Congo de se conformer à la dynamique mondiale de préservation de l’environnement se traduit par la ratification de nombreux traités internationaux. Puis il a reconnu qu’en dépit de cet effort, le pays a encore des défis énormes à relever dans ce secteur aussi sensible. D’où, la nécessité pour tous de conjuguer les efforts de manière à gérer durablement l’environnement. Mais, une telle approche commande la recherche d’une parfaite harmonie entre l’économie, le social et l’environnement. Le ministre dénonce le non-respect des dispositions légales et réglementaires Le ministre s’est plaint du fait que, le travail de terrain réalisé par l’administration de l’environnement a révélé dans de nombreux cas, le non-respect des dispositions légales et réglementaires en vigueur au Congo. Cette situation dit-il, résulte sans nul doute de l’ignorance des textes juridiques ou de leur mauvaise interprétation. Il a cité quelques exemples pour illustrer ses propos. Il s’agit de la réalisation des projets de développement économique et social sans étude d’impact environnemental et social préalable ; l’importation des produits chimiques potentiellement dangereux pour l’environnement et la santé humaine, sans l’avis du ministère en charge de l'Environnement ; la réalisation des activités de production, de collecte, de transport, de stockage, de traitement, de courtage ou de négoce de déchets présentant un risque potentiel pour l’environnement et la santé humaine au mépris des conventions internationales et de la législation en vigueur en République du Congo ; la réticence des contribuables dans le paiement des taxes et redevances environnementales. C’est dans le souci de pallier ces manquements que le département du tourisme et de l’environnement a profité de la Journée mondiale de l’environnement, célébrée le 5 juin de chaque année, pour exprimer à travers cet espace, sa volonté réelle de mettre à la disposition des acteurs au développement l’arsenal juridique en matière d’environnement. L’occasion de prendre conscience des impacts environnementaux qui les interpellent tous au niveau des départements du Kouilou et de Pointe-Noire, notamment l’érosion côtière et la gestion de l’écosystème océanique. « Le Congo s’est résolument engagé dans un processus visant l’émergence de son économie à l’horizon 2025, avec comme repère, l’industrialisation et la modernisation du pays. Ce processus devra inévitablement entrainer des bouleversements dans nos paysages et nos villes. C’est pourquoi, l’administration de l’environnement est appelée à faire respecter, de manière scrupuleuse, les dispositions légales et règlementaires rendant obligatoires les évaluations environnementales pour tout projet de développement, afin de minimiser les risques d’atteinte à l’environnement et à la santé humaine », a déclaré le ministre du Tourisme et de l’Environnement. Il a informé aussi ses interlocuteurs de la volonté de son département d’organiser un forum national sur la responsabilité sociétale, avec l’appui du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). De même qu’il les a informés qu’une réforme du cadre juridique en matière d’environnement est actuellement en train d’être réalisée. Une nouvelle loi cadre portant gestion de l’environnement est sur la table du gouvernement. Son adoption ne saurait tarder. Cette loi prend en compte les nouvelles thématiques environnementales, telles que : les changements climatiques ; le marché du carbone ; la diversité biologique ; la protection de la couche d’ozone ; l’économie verte ; etc. Et Josué Rodrigue Ngouonimba de finir son propos par une interpellation : « Que vaut une loi si elle n’est pas appliquée ? Il est donc de votre responsabilité de vous adapter à cette évolution juridique qui aura assurément un impact sur le management de vos entreprises. L’environnement est un patrimoine national, qui est partie intégrante du patrimoine mondial. Nous avons l’obligation de le protéger. C’est une exigence humanitaire et un gage pour le développement économique et social de notre pays. L’implication de tous est indispensable. » Bruno Okokana Légendes et crédits photo :Photo 1 : La Baie de Loango menacée de destruction par la force des vagues.
Photo 2 : Le ministre Josué Rodrigue Ngouonimba et le représentant de la FAO visitent la Baie de Loango.
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