TPIR : Kinshasa décide de livrer Ladislas Ntaganzwa

Lundi 21 Mars 2016 - 18:57

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Escorté par des agents du Mécanisme de suivi des tribunaux pénaux de l'Onu, le présumé génocidaire est arrivé à l'aéroport de Kigali dimanche midi avant d’être remis à la police rwandaise.

Compté parmi les neuf présumés génocidaires rwandais recherchés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), Ladislas Ntaganzwa a finalement été remis aux autorités rwandaises après près d’une année de détention à Kinshasa. C’est dimanche 20 mars que l’ancien maire de Nyakizu dans le sud du Rwanda a été officiellement remis au Mécanisme de suivi des tribunaux pénaux de l'ONU qui s’est chargé de l’escorter jusqu’à l’avion qui l’avait conduit jusqu’à l’aéroport de Kigali. C’est endébut d’après-midi que l’intéressé est arrivé dans la capitale rwandaise où il a été immédiatement remis entre les mains de la police. Désormais, c’est la justice rwandaise qui est chargée de donner une suite à ce dossier.

Avec ce transfert, Kinshasa vient là d’exécuter une décision du Conseil de sécurité des Nations unies agissant par l'entremise du Mécanisme de suivi des tribunaux de l'ONU, un dispositif chargé de continuer à exercer les fonctions essentielles du TPIR qui a formellement fermé ses portes depuis le 31 décembre dernier. Ladislas Ntaganzwa est poursuivi pour « entente, complicité et accomplissement de génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide et crimes contre l’humanité ». Il est également accusé d’avoir orchestré le viol de plusieurs femmes et devra être jugé par la justice rwandaise à qui le TPIR a transféré son dossier depuis mai 2012.

Pour les autorités congolaises, il n’y avait pas d’autre alternative que de livrer cet ancien chef des chefs des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) pour se dédouaner des soupçons de protection qu’elles assurent, selon Kigali, aux présumés génocidaires.

Arrêté à la suite d’une opération contre les FDLR dans le cadre d’une offensive militaire lancée fin février 2015 par la RDC sans le soutien de la Monusco, Ladislas Ntaganzwa (53 ans) symbolise la volonté de Kinshasa d’en finir avec la horde des génocidaires rwandais qui, depuis 1994, enveniment ses relations avec Kigali. Car, jusqu’à un passé récent, Kigali a toujours accusé Kinshasa de ne rien faire pour mater les FDLR considérées de tout temps comme une menace stratégique majeure contre le régime Kagame.

C’est avec enthousiasme que les autorités rwandaises ont accueilli le transfert de Ladislas Ntaganzwa. « Nous sommes très heureux de voir ce transfert effectué. Nous l'avons attendu longtemps et nous sommes heureux que le Mécanisme de suivi des tribunaux pénaux de l'ONU ait réussi à le faire sortir de la RDC », a réagit le responsable de l'unité du Parquet rwandais chargée de la recherche des accusés de génocide en fuite Jean-Bosco Siboyintore.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Ladislas Ntaganzwa

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