Tribune libre : Lopes et le labyrinthe de l’identité par Boniface Mongo-Mboussa, écrivain-critique littéraireMercredi 6 Novembre 2024 - 18:55 Romancier de l’identité, Henri Lopes prend très tôt, comme la plupart des écrivains congolais, ses distances avec la Négritude. Une distance qui se manifeste sous la forme d’un discours argumenté lors du festival panafricain d’Alger dont il est le porte-parole de la délégation congolaise.
Au fond, Henri Lopes est davantage le frère d’Aragon que de Tati-Loutard. Il descend davantage de Diderot, Jorge Amado, que de Jean Malonga et Sylvain Mbemba. Toute l’œuvre d’Henri Lopes est saturée de références littéraires. Une sorte d’entretien infini avec ses frères de plumes. On croise dans ses récits des personnages, qui lisent, citent, écrivent. Dans un espace social où le groupe étouffe insidieusement l’individu, la littérature apparaît aux yeux des personnages de Lopes comme une prière laïque pour conjurer l’aliénation. Et le fait que la plupart de ses récits soient menés à la première personne témoigne d’un désir d’autonomie. Un désir qui s’affirme dans ses romans dédiés au métissage. On le voit dans Le chercheur d’Afriques construit à l’aide de deux quêtes qui se chevauchent : celle dans l’espace d’André Leclerc en butte au métissage et celle du colonisé dans le temps à la recherche des Afriques perdues. On le voit à travers le jeu d’hétéronymes et de réécriture d’une biographie de la biographie dans Le Lys et le flamboyant. Bref, une variation autour de l’identité. Boniface Mongo-Mboussa Légendes et crédits photo :Boniface Mongo-Mboussa
Henri Lopes Notification:Non |