Violences dans les stades : Florent Ibenge envisage une grève et interpelle le gouvernement

Florent Ibenge réagissait par rapport à la décision de la Ligue nationale de football (Linafoot) d’organiser, le 25 avril, au stade Tata-Raphaël le derby de Kinshasa entre le Daring Club Motema Pembe (DCMP) et l’AS V.Club à huis clos. Cette rencontre va compter pour la quatrième journée en retard du championnat national de football -Division 1-. Le technicien finaliste malheureux de la Ligue des champions avec les Dauphins Noirs a pour la première fois envisagé une grève des footballeurs sur l’ensemble du pays si ces violences persistent. «Il y a des gens qui ont décidé à ce que le match se joue à huis clos. Ils ont leur raison ! Nous, nous  focalisons sur le terrain. Maintenant les gens qui sont frustrés par ça, ce sont les joueurs. Si ça peut leur (public) rafraîchir la mémoire et arrêter de jeter des cailloux et tous les projectiles parce que c’est un manque total de respect envers les joueurs. je le dis et je le redis avec un ton un peu sévère, je vous assure qu'on va faire la grève prochainement si on nous respecte pas. On fera la grève dans tout le pays, on ne jouera plus. Et comme ça, le public viendra jeter des cailloux dans un stade vide », a braillé Florent Ibenge.

L’entraîneur principal de l’AS V.Club a ajouté : « Les gens aiment le foot ici. Tout le monde regarde les compétitions européennes. Tout le monde est content de regarder jouer PSG, Barça, Real, Bayern. Mais quand ils (supporters) viennent au stade, ils (supporters) oublient ça. Je rappelle que PSG a perdu 3-1 à domicile contre Barça (en ligue des champions), je n’ai pas vu un supporter jeter une bouteille sur le terrain de PSG. Ils ont applaudi et sont rentrés chez eux». Pour Ibenge, les supporters ne respectent pas les joueurs en RDC : «Ce n’est pas logique. Ici, tout ce qu’on trouve à faire c’est de menacer les joueurs. On joue nos matches, le stade est plein. On n’encourage pas. Car là c’est devenu la règle, c’est normal quand on vient au stade, on jette les cailloux, on insulte les gens, et le pire, on vient avec une bouteille d’eau, on renverse cette eau, on fait pipi dedans et on jette sur les gens. Là c’est règle pas seulement ici à Kinshasa, même à Lubumbashi, Mbuji-Mayi et autres villes du pays».

Florent Ibenge qui a déjà haussé sa voix contre les violences dans les stades a, cette fois-ci, pris à partie les policiers qui ont toujours  hâte à balancer des grenades lacrymogènes sur les supporters lors d’un moindre mouvement. Il a, de ce fait, interpellé le ministère de l’Intérieur : «Des policiers aussi, c’est devenu la règle de balancer des lacrymogènes…Il y a déjà eu des morts et les gens ne s’en rendent pas compte. Et un match de football ne mérite pas de morts, moins encore de blessés. Mais, il y a déjà eu quatorze morts dans ce stade. On dirait que ça ne dérange personne ! Et là j’interpelle aussi le gouvernement, le ministère de l’Intérieur, et on ne veut pas être le quinzième ».