Voie publique : les épaves de véhicules résistent aux autorités municipales

Lundi 5 Août 2019 - 13:50

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À Brazzaville et dans d’autres villes du pays, certaines artères sont jonchées de carcasses de véhicules qui servent parfois de dortoirs aux « enfants de la rue », de lieux de viols en dehors du fait qu’en rétrécissant les chaussées ces épaves peuvent causer des accidents de circulation. L’opération de déguerpissement lancée récemment par la mairie de la capitale n’a pas permis de résoudre la situation.

La mairie de Bacongo, deuxième arrondissement de Brazzaville, avait lancé une opération visant à débarrasser les espaces publics des épaves de véhicules. « Heurtée à un problème de moyens financiers, l’initiative n’a pas abouti », selon les sources concordantes. Plusieurs tentatives portant dans ce sens ont échoué. En dehors de l'absence des moyens financiers, il y a également le manque d’espaces devant recevoir ces carcasses. Une partie de la corniche qui donne accès au fleuve Congo pourrait être mise à profit. Or, celle-ci a été aménagée au point de servir de site touristique et de loisirs.  

La municipalité de Brazzaville a lancé, le 11 mai dernier, une action dénommée : « Brazza cent jours : rendons le sourire à notre ville capitale ». Une noble initiative dont le premier volet est le bouchage de trous sur les chaussées. Les citoyens se demandent à quand la réponse à l'épineux problème des épaves de véhicules abandonnés sur certaines voies. Des carcasses des voitures fourgonnettes, dédiées au transport de marchandises, servent de cadre propice aux actes de vandalisme, de banditisme, de racket. Certains citoyens mal intentionnés les utilisent comme des abris pour tendre les embuscades aux passants.

L’opération lancée par la mairie devrait permettre de libérer les grandes artères de Brazzaville encombrées par ces carcasses de véhicules. Si les marchés de fortune et les occupants anarchiques ont vidé les lieux, les épaves de véhicules résistent jusque-là au grand dam de la population.

À certains endroits de la ville, les épaves de véhicules rendent la circulation difficile avec des risques d’accident. « Cette carcasse de voiture nous empêche de voir le moyen qui vient de l’autre côté. Si vous n'êtes pas vigilant au volant, vous ferez un accident », déplore un taximan au quartier Mpissa, à Bacongo.

Hormis les automobilistes, les petits commerçants se pleignent aussi de la présence de ces engins négligés. « Les propriétaires de ces voitures abandonnées ne sont pas inquiétés. En plus ils ne paient aucune taxe à l’Etat pour l’espace occupé. Il est même mieux que ces espaces soient occupés par les vendeurs qui peuvent payer des taxes et maximiser les recettes de la mairie », lance Marlène Bouetoutelamio, une vendeuse de friperie au quartier Moukoudzi-Ngouaka à Makélékélé (premier arrondissement).

Il est vrai que les autorités municipales n’ont pas cessé de réfléchir sur des mesures à prendre pour régler ce problème d’occupation de la voie publique par des épaves de voitures. L’opération de déguerpissement devrait se faire sans complaisance tout en déterminant et aménageant l’espace dédié aux épaves de véhicules, une fois débarrassées de la voie publique.    

Rominique Makaya

Légendes et crédits photo : 

Les épaves des véhicules abandonnées sur la voie publique

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