Voir ou revoir : « Ombre du passé » d’Alain Tenzon

L’intrigue du long métrage « Ombre du passé » s’articule autour du passé non reluisant de Penda. Dans sa jeunesse, cet homme qui croyait avoir argent, gloire, pouvoir et femmes à ses pieds a mené une vie désordonnée à travers de multiples conquêtes, abandonnant au passage des enfants issus de ces aventures sans lendemain. Des années plus tard, sa vie est devenue un long fleuve tranquille. Penda vit entouré de ses deux fils, Jacques et Martial. Mais, lorsque son fils cadet Martial décide de présenter sa petite amie Nanou à la famille, la gaieté, la quiétude et l’amour qui régnaient dans ce cocon familial vont céder la place à la guerre et à la vengeance.

Il s’avère que la jeune Nanou, issue d’une famille démunie est l’ex-petite amie de Jacques, son frère aîné. Cette relation s’est rompue à cause de Penda qui n’a jamais accepté que son fils aîné épouse une fille quelconque. Face à ce refus de voir son fils intégrer une famille pauvre, le père a souhaité plutôt que Jacques convole en justes noces avec la fille de son ami, également fortuné. Et pour motiver Martial à quitter Nanou, le chef de la famille Penda décide d’offrir la plus grande partie de son héritage à Jacques. C’est alors que ...

Sélectionné l’an dernier dans la catégorie « Long métrage » de la quatrième édition du festival L’Afrique fait son cinéma, « Ombre du passé » montre combien les fantômes du passé, cachés dans le placard, peuvent sortir et ainsi hanter le présent. Cette situation qu’Alain Tenzon a mise en exergue dans son film est un vrai fait de société qui interpelle bon nombre de femmes et d’hommes qui agissent sans penser aux conséquences.

En effet, comme il est dit, « qui sème le vent, récolte la tempête », Penda a bien été rattrapé par ses maladresses. A la jeunesse, ce film lui enseigne également que cette période de la vie n’est pas éternelle car on est appelé à grandir et devenir adulte, à fonder une famille ou à occuper certains postes de responsabilité. Penser à demain aujourd’hui est aussi une manière de sécuriser son avenir de certains ennuis.

Opérateur économique à la base mais qui a toujours travaillé dans le monde de l’audiovisuel, c’est très jeune qu’Alain Tenzon s’est lancé en tant que producteur de spots publicitaires et de films d’entreprises. Après des années de production exécutive, de coproduction, il se lance dans ses propres projets. Il produit et réalise un documentaire, « L’aumône noire » qui ne verra malheureusement pas le jour du fait d’une perte tragique du projet. Il ne se décourage pas et poursuit son rêve de réaliser une fiction jusqu’à ce que son chemin croise celui de Paul Stevek avec lequel il partage le même mentor, Francis Noukiatchom, un formateur et réalisateur. De cette rencontre est né son premier long métrage, « Ombre du passé» (2019). Depuis peu, Alain Tenzon s’est également converti en acteur, apparaissant notamment dans la série « Madame, Monsieur » saison 3.