Schengen/Covid-19 : l'espace européen au cœur des critiques sanitaires et sécuritaires

Mercredi 18 Novembre 2020 - 11:30

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Entre la crise sanitaire, le terrorisme, la crise migratoire, la crise économique, l'espace Schengen rivalise de critiques ces dernières semaines.

 

L'espace Schengen ne fait pas bonne presse en ce moment. Entre la Covid-19, la crise migratoire, la lutte contre le terrorisme, ses opposants rivalisent d'accusations pour rétablir les contrôles aux frontières.

Les alibis ne manquent pas. Les voix s'élèvent jusqu'à demander un moratoire. A la suite des attentats de Nice, en France, et de Vienne, en Autriche, le président français et le chancelier autrichien ont remis la question sur le devant de la scène européenne, lors de leur rencontre à Paris. Depuis les attentats du Bataclan en 2015 à Paris, la France n'a pas complètement levé les restrictions.

Des changements et une réforme attendus au printemps

Bruxelles est favorable aux changements et promet une réforme au printemps. Un problème de confiance se pose entre les pays de l'Union européenne (UE). Pour justifier la réforme, on nous apprend qu'une personne sur cinq n'est pas contrôlée à son entrée dans l'espace commun. La commission européenne propose que tous les migrants soient fichés sous 5 jours, lorsqu'ils foulent le pied en Europe.

D'ici à 2024, 10 000 garde-frontières seront déployés. Le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune, appelle à plus de fermeté et à un contrôle strict « de nos frontières extérieures.  C'est une question de confiance, comme pour la monnaie », a-t-il déclaré, déplorant que cela ne soit pas le cas en terme de sécurité, Il plaide pour un « pacte de sécurité ».

Un mini-sommet contre le terrorisme

A l'Elysée, le président Emmanuel Macron et le chancelier autrichien, Sebastian Kurz, ont évoqué plusieurs pistes pour lutter plus efficacement contre la menace terroriste, en présence de la chancelière allemande par visioconférence, lors d'un mini-sommet. Emmanuel Macron a notamment parlé d'une révision de l'espace Schengen. Il en ressortit « qu'il faut encore resserrer les mailles du filet aux frontières extérieures » de l'UE, une mission dédiée à Frontex, l'Agence de garde-frontières et de garde-côtes européens.

Schengen: refonder en profondeur les règles

Emmanuel Macron a déclaré vouloir doubler les forces de contrôles aux frontières françaises et a appelé à "refonder en profondeur" les règles régissant l'espace Schengen de libre circulation en Europe, estimant que la lutte contre l'immigration clandestine fait partie de celle contre le terrorisme. Il compte présenter ses premières propositions au Conseil européen de décembre, avec l'objectif "d'aboutir sous la présidence française", au premier semestre 2022.  Angela Merkel a mis en avant la nécessité de mieux cerner des personnes qui entrent sur le territoire européen.

Nicolas Sarkozy demande un moratoire de brève durée 

Lors d'une interview sur la chaîne de télévision en BFM, l'ancien président français, Nicolas Sarkozy, a, quant à lui,  déclaré qu'il fallait « renover notre droit de l'immigration en profondeur pour nous adapter au nouveau contexte ».

Il considère qu'il faut au moins pour un temps stopper les différents flux d'immigration de façon à ce que l'ensemble des forces politiques autour du gouvernement réfléchissent […] à la façon dont il convient d'adapter notre législation […] pour calmement prendre des décisions ».  Ajoutant qu' « il serait sage de réfléchir à un moratoire d'une brève durée pour mettre ce temps à profit afin de discuter avec l'ensemble des forces politiques ». Il a estimé qu'il fallait privilégier la « sécurité » des Français plutôt que les demandes d’asile des étrangers. Et de conclure: « Naturellement que tous les immigrés ne sont pas des terroristes, c'est monstrueux d'affirmer le contraire, mais en même temps beaucoup de terroristes utilisent aujourd'hui les filières de passages clandestins ».

Noël Ndong

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