RCA : les anti-balaka se disputent le rôle de coordonnateur général

Lundi 19 Mai 2014 - 17:25

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À Bangui, le mouvement anti-balaka qui règne en maître et en horreur depuis la chute de l’ancien président de transition, Michel Djotodia, ne parle plus le même langage. Le nouveau nom qui vient d’apparaître à l’issue d’une réunion qui a eu lieu la semaine dernière, rend furieux l’ancien dirigeant, Patrice Édouard Ngaissona, qui parle de mascarade

Ce nouveau nom, c’est celui de Sébastien Wénezoui, un anti-balaka basé au camp de déplacés de Mpoko qui dit avoir été porté à la tête du mouvement. Il a affirmé que Ngaissona, qui devient désormais son adversaire, n’est plus le coordonnateur général des anti-balaka. « On l’a pris au début comme un responsable politique mais il y a un problème : nous ne voulons pas que notre mouvement prenne une tournure politique. Notre mouvement avait un but, qui était de faire partir Djotodia du pouvoir, et cet objectif a été atteint. Nous voulons garder notre crédibilité, nous ne sommes pas des politiciens. La première chose que nous envisageons de faire, c’est de chercher à réconcilier le milieu musulman et le milieu chrétien », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, il a annoncé qu’il souhaitait travailler avec les séléka et les représentants de la communauté musulmane en vue de publier une déclaration conjointe appelant à la fin des affrontements. « Chaque chef doit contrôler ses éléments sur le terrain. Je les appelle à se comporter de manière responsable. Un élément des anti-balaka qui agresse un musulman, nous serons obligés de le remettre à la gendarmerie », a-t-il précisé.

De son côté, Patrice Édouard Ngaissona a répliqué en balayant d’un revers de la main la déclaration qui nomme son rival, et dit avoir gardé sa place de coordonnateur du mouvement. Il a insisté sur les risques de conflit interne que cette situation fait peser.

Sur le plan diplomatique, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a effectué dimanche une visite de quelques heures, la quatrième du genre à Bangui, où il s’est entretenu avec la présidente de transition Catherine Samba Panza. Il s’est rendu ensuite au Camp M’poko où est basée la force de l’opération militaire française Sangaris.

La visite du ministre français intervient quelques jours après le meurtre de Camille Lepage. La journaliste reporter française a été assassinée alors qu’elle effectuait un reportage dans l’ouest de la Centrafrique, en compagnie des anti-balaka.

Yvette Reine Nzaba