Voir ou revoir : « The woman king » de Gina Prince-Bythewood

En ce mois de mars dédié à la célébration des droits des femmes, « The woman king » se positionne comme l’un des films sur la gent féminine que les femmes du monde entier devraient visualiser ou revisualiser pour se remémorer leur identité en dépit des atrocités qui leur sont infligées.

Inspiré de faits réels couplés à un peu de fiction, le récit du film se déroule dans un royaume d’Afrique nommé le Dahomey, actuel Bénin. Dans les années 1800, un groupe de guerrières entièrement féminines protège ce royaume du continent avec des compétences et une férocité sans précédent dans le monde. Confronté à une nouvelle menace, le général Nanisca forme la prochaine génération de recrues pour lutter contre un ennemi étranger déterminé à détruire leur mode de vie et qui viole leur honneur en réduisant leurs enfants en esclavage.

Écrit par Dana Stevens et réalisé par Gina Prince-Bythewood, ce long métrage de 2h 15 min, sorti en septembre 2022, met en lumière une partie de l’histoire africaine que bon nombre ignorent et montre la place et le rôle joué par les femmes à cette époque. Voir donc, aujourd’hui, des femmes se réduire au silence ou s’isoler de certaines fonctions dans la société est une perte à gagner pour le développement non seulement de l’Afrique, mais de l’humanité au sens large. En effet, il ne s’agit pas de lutter, mais de simplement s’imposer par le travail bien fait, la discipline et la rigueur. Un peu comme toutes ces actrices dans « The woman king » qui forcent l’admiration. 

Ce n’était pas gagné d’avance pour elles, comme le témoignent plusieurs d’entre-elles après la sortie du film ; mais elles ont dû bosser d’arrache-pied à travers des séances d’entraînement intenses pour parvenir au résultat partagé aux spectateurs. Une façon d’encourager les femmes à oser et à ne jamais abdiquer face à un quelconque obstacle. 

Film généreux, « The woman king » est certes loin d’être parfait mais ne comporte pas de défauts majeurs empêchant de pleinement l’apprécier et de voyager durant deux bonnes heures devant l’écran. 

Du jeu d’acteur aux costumes en passant par la bande-son, les paysages et le décor, cette fresque épique dans l’air du temps ressuscite un certain cinéma d’exploitation à l’ancienne. 

On ne parlerait évidemment pas en bien de cette œuvre sans saluer les prouesses de Viola Davis, impressionnante en chef guerrière ; de Lashana Lynch qui apporte une touche d’humour ; de Sheila Atim ; de la nouvelle venue Thuso Mbedu qui s’est magnifiquement révélée au public aux côtés d’actrices expérimentées. Mais n’oublions pas Gina Prince-Bythewood derrière la caméra, qui se débrouille tout aussi bien dans les scènes de combat pleines de fureur que dans les moments plus intimes, en plus de gérer une direction artistique garnie.