Festival N’Sangu Ndji-Ndji : bal d'ouverture de la dixième éditionSamedi 7 Juin 2014 - 1:30 Le moment solennel tant attendu s’est déroulé à l’Institut français de Pointe-Noire, jeudi 5 juin, devant une foule en liesse. La présence de nombreuses personnalités administratives, culturelles ou d’autres compétences a insufflé une dose supplémentaire d’émotion L' émotion était palpable. Du côté des organisateurs du festival, cela s’est traduit par l’évocation du parcours emprunté depuis une dizaine d’annéee. Pierre-Claver Mabiala, le directeur du festival, a souligné que depuis les débuts, en 2005, le festival avait pour objectif premier de véhiculer de vraies valeurs à travers la recherche de la diversité des cultures dont les artistes proviennent. « L’environnement du festival a évolué pour devenir un événement culturel majeur de la ville de Pointe-Noire. Dix ans d’ancrage local, aujourd’hui nous souhaitons toujours partager ces journées de fête avec toutes les couches sociales de notre société. L’art ne pouvant se refuser, nous en facilitons donc l’accès. » Poursuivant son propos, il a partagé la particularité de cette dixième édition avec l’annonce du soutien du Fespam, représentant le ministère de la Culture et des Arts pour la circonstance. Ce soutien s’est traduit par le fait que dorénavant le festival N’Sangu Ndji-Ndji servira de relais au Fespam qui pourra valoriser ainsi les potentialités culturelles du pays, les ambassadeurs de sa diversité. Autre instant riche en partage : l’ouverture officielle du festival des musiques et des arts N’Sangu Ndji-Ndji par le parrain de l’événement, le consul général de France, Patrice Servantie : « Le festival a grandi et tous ici vous avez grandi avec lui, mais il a toujours besoin de votre soutien car jusqu’ici les moyens manquent. L’ambassadeur de France fera le déplacement pour témoigner de l’estime que nous accordons tous à ce grand rendez-vous culturel, même si pour ma part ce sera mon dernier festival en tant que consul. » Le directeur de l’Institut français, Franck Patillot, n’a pas caché sa joie et la fierté de pouvoir soutenir avec des moyens certes limités une telle manifestation. N’sangu Ndji-Ndji a tenu ses promesses malgré les difficultés. Mais avant les discours, il y eut la cérémonie d’ouverture avec un début assez original. Par la danse et le chant. Limantsi est le groupe traditionnel qui a eu l’honneur d’annoncer les couleurs de la dixième édition sous le poids des rythmes ancestraux et sacrés. Et pour conclure en beauté cet avant-goût du spectacle, un peu plus tard, Hantar le Lion a rappelé dans une interprétation du regretté Jacques Loubelo que mbochis, téké, vili, lari ou autres… ont tous pour point commun le nom de Congolais. À travers la chanson Congo, les participants, tous horizons confondus, ont saisi à ce moment que la culture n’adoucissait pas seulement les mœurs mais qu’elle contribuait surtout au rapprochement des peuples, à l’effacement des barrières. Et le show a suivi dans la soirée La programmation a subi un léger changement, Marys, originaire de RDC et résidant en France n’ayant pu obtenir à temps son visa pour le Congo-Brazzaville (légère secousse à attribuer à l’opération Mbata ya bakolo, a-t-on appris). Le spectacle a commencé sous les ovations du public, notamment de Pierre-Claver Mabiala. Le saxophoniste de renommée internationale Jean-Rémy Guédon et Georges Mboussi sont montés sur scène pour réaliser un impromptu certes comique, mais d’une profondeur qui a ému aux larmes. La scène improvisée sur des thématiques actuelles de notre société a préparé les spectateurs à accueillir une chanteuse venue d’un pays frontalier, le Gabon. Naneth a en effet ouvert, à son tour, les concerts de haut niveau. Lors de son passage sur scène avec des musiciens professionnels congolais, les spectateurs ont été sublimés et ont gardé une image de beauté dans la pureté de l’art lorsqu’il allie les horizons les plus divers. Jamais une artiste africaine n’aura su transmettre à son public (qui ne comprenait pas un mot des paroles de ses chansons) le message qu’elle se fait pourtant le devoir de porter aux autres. Un message plus deviné qu’entendu au premier abord, mais un sublime message reçu dans toute son intégralité par un public conquis. La prestation de Naneth n’a pas seulement envouté, elle a surtout enflammé dans ses rythmes, un entrelacs de hip-hop et de sonorités de son terroir. Lauréate des Kora Awards, finaliste du prix RFI, meilleure artiste féminine d’Afrique centrale et des grandes scènes somme celle de l’Olympia, Naneth a un chemin tout tracé. D’autant qu’après le Congo, son agenda va la porter jusqu’au Brésil… pour la Coupe du Monde. Dieudonné Moyongo, commissaire général du Fespam « Rien que la programmation des artistes à ce festival nous montre le niveau de maturité de cet événement culturel. Nous devons tous faire plus d’efforts pour soutenir les opérateurs culturels privés. » Luce-Jennyfer Mianzoukouta Légendes et crédits photo :Photo 1 : Le maire, Roland Bouiti-Viaudo, et le consul de France parmi les personnalités invitées. (© DR) ;
Photo 2 : Le groupe traditionnel Limantsi. (© DR) ;
Photo 3 : Pierre-Claver Mabiala, Jean-Rémy Guédon et Georges Mboussi sur scène. (© DR) ;
Photo 4 (encadré) : Le commissaire du Fespam, Dieudonné Moyongo. (© DR) |