Disparition : Michel Boyibanda, la République reconnaissanteSamedi 16 Novembre 2024 - 12:45 Décédé le 9 octobre 2024 au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Brazzaville, Michel Boyibanda, “Vieux Bobo” grand chanteur parmi les grands des deux Congo et de son continent, a été inhumé un mois après sa mort. Avant son inhumation au cimetière du Centre ville de Brazzaville, il a eu droit à un hommage mérité au Palais des congrès, au cours d’une cérémonie patronnée par la ministre de l’Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs, Lydie Pongault. La cérémonie funèbre de l’illustre fils de Mokouango, dans le district de Pikounda, département de la Sangha, a connu la présence des membres du gouvernement, notamment le ministre de l’Enseignement technique et professionnel, Ghislain Thierry Maguessa Ebomé ; la ministre des Affaires sociales, de la Solidarité et de l’Action humanitaire, Irène Marie-Ccécile Mboukou Kimbatsa; ainsi que les députés et sénateurs du département de la Sangha (département natal de Michel Boyimbanda); et le bureau de l’Union des musiciens congolais conduit par son président, Pape God. La République démocratique du Congo a été représentée par la ministre de la Culture, des Arts et du Patrimoine, Yolande Elebe Ma Ndembo, ainsi que le bureau de l’Union des musiciens congolais conduit par son président, Adios Alemba, et le doyen de la musique, Jeannot Bobenga. Prononçant l’oraison funèbre de celui qu’il appelait affectueusement “Vieux Bobo”, “Vieux Michaud”, le conseiller aux Sports du chef de l’État congolais, Pascal Akouala Goelot, a souligné dès l’entame de son oraison que « L’hommage qui nous rassemble ce matin est une communion de cœur et d’esprit. C’est le témoignage solennel de la reconnaissance de la République du Congo à un monument de notre culture, un phare de notre musique, un artiste dont le nom résonne avec fierté dans l’âme de notre nation : le regretté Michel Boyibanda », a déclaré le conseiller, signifiant qu’il y a des hommes qui, par leur talent et leur passion, transcendent les époques. Michel Boyibanda, a-t-il dit, était l’un d’eux. À travers ses œuvres, il a su capturer l’essence même de l’identité congolaise, celle qui danse sur les rythmes envoûtants des diverses danses, qui s’élèvent dans les harmonies des grandes formations musicales de la rumba congolaise, désormais patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Le conseiller Pascal Akouala Goelot a fait savoir que le parcours de Michel Boyibanda, émaillé de collaborations avec des orchestres prestigieux tels que le Negro Band, le Tout-puissant Ok Jazz, Les Bantous de la capitale ou les Trois frères qui se produisaient dans différents temples de la musique des deux Congo comme au bar Bouya, témoigne d’un engagement sans faille en faveur du patrimoine musical congolais. Octogénaire à l’heure où sonne le glas de sa vie, Michel Boyibanda ne laisse pas seulement derrière lui un héritage musical, mais un véritable legs culturel, une flamme qui continuera d'illuminer les générations futures. Michel Boyibanda, porte-étendard de la musique congolaise Son art, sa voix, ses compositions, a-t-il poursuivi, ont été le reflet d’une époque, « le miroir de nos joies, de nos peines, et de nos espoirs. Il a porté la voix de notre peuple à travers le monde, faisant entendre notre histoire, notre lutte et notre beauté. Il ne se contentait pas de jouer de la musique. Il incarnait la résilience et la richesse de notre culture. Il était le pont entre les générations, un témoin des évolutions de notre société et un mentor pour tant de jeunes artistes qui ont eu l'honneur d’apprendre à ses côtés. Aujourd'hui, alors que nous regrettons sa perte, nous célébrons également sa vie, son œuvre et tout ce qu’il a représenté », a indiqué l’orateur. Enfin, pour le conseiller Pascal Akouala Goelot, la mémoire et la légende de son cher “Vieux Bobo” demeureront éternelles. « Michel Boyibanda, “Vieux Michaud”, tu n'es pas seulement un musicien, tu es l’âme de notre patrimoine, une source d’inspiration qui continuera à vibrer dans le cœur des Congolais et bien au-delà de nos frontières. Que ton esprit trouve le repos, que ton héritage vive à jamais dans nos cœurs, et que chaque fois que nous écouterons ta musique, nous ressentirons ta présence artistique qui a tant donné pour le rayonnement de notre culture. Repose en paix, Michel Boyibanda, “Vieux Bobo”, ta musique continuera à nous guider et à nous rassembler. Les tambours résonneront toujours en ton honneur, les voix se lèveront pour célébrer ta mémoire, et ta légende demeurera éternelle », a-t-il conclu son oraison en hommage à Michel Boyibanda. L’une des icônes de la musique congolaise et africaine, Michel Boyibanda, dit "Vieux Bobo", laisse un répertoire élogieux avec des chansons telles que “Masuwa enani”, “Valente Yoka”, “Sens interdit Au kumbi 12”, “Ma fille vient voir”, “Okomi na M’Bemba”, “Bolingo na kozonga ou Miso na nzela”, “Essous ayambi ngai”, “Mbinzo nzete esolola na moto te”, “Ata na yebi”, “Diallo”, “Nana”, “Selenga”, etc. Rappelons que Michel Boyibanda était victime de l’accident vasculaire cérébral pour la première fois en 2015 avant d’être de nouveau foudroyé le 4 octobre 2024. Admis au CHU, il trouve la mort le 9 octobre de la même année, rejoignant ainsi à l’au-delà ses feux parents géniteurs, Gabriel Boyibanda et Simone Ewè-Ekoué. Bruno Zéphirin Okokana Légendes et crédits photo :1- Le conseiller Pascal Akouala Goelot prononçant l'oraison funèbre /DR
2- Le doyen de la musique, Jeannot Bobenga, et le président de l'UMC, Pape God /DR
3- La ministre Marie-France Lydie Pongault déposant le bouquet de fleurs sur la dépouille de Michel Boyibanda /DR
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