Enjeux de l’heure : les ultimes prédictions sur la formation du gouvernement de cohésion nationaleMardi 9 Septembre 2014 - 18:22 La semaine en cours ne saurait s’achever sans que n’intervienne la nouvelle équipe tant attendue, se convainc-t-on dans les milieux intéressés. Toutes les prévisions faites autour de ce gouvernement jusqu’à ce jour ont été démenties. Mêmes les sources les plus crédibles ont vu leurs pronostics être déjoués, étant entendu que l’information, la vraie, était verrouillée. Seul le chef de l’État savait, pour ainsi dire, quand et comment allait se former ce fameux gouvernement de cohésion nationale issu des concertations nationales. Alors qu’au niveau de l’opinion, la tendance était de ne plus croire à l’avènement dudit gouvernement au regard du temps déjà consommé, près de huit mois, Joseph Kabila lui, n’y a jamais renoncé. Peu importe le temps que cela devrait prendre, le plus important est que ce gouvernement verra le jour parce qu’il répond aux impératifs sociopolitiques de l’heure. C’est non sans raison que le chef de l’État a reçu, il y a peu, le Premier ministre Matata Ponyo avec lequel il a devisé sur certaines matières touchant à la gestion du pays. Certains esprits y ont vite vu un signal prémonitoire à l’imminence de ce gouvernement dont les ultimes prédictions annoncent pour la fin de cette semaine, certainement avant la rentrée parlementaire du 15 septembre. Faudrait-on croire à ces dernières prévisions lorsqu’on connaît la suite réservée à celles antérieures ? Pour nombre d’analystes, il est un fait que cette entrevue entre le chef de l’État et Matata Ponyo a vraisemblablement tourné autour de la formation du futur gouvernement avec, à la clé, deux options sur la table. Soit maintenir Matata Ponyo à son poste, soit le remercier et composer un gouvernement avec un nouveau Premier ministre. Rien n‘a filtré de cet entretien, mais d’après certaines indiscrétions, Joseph Kabila aurait opté pour la carte du maintien de Matata Ponyo qui aurait fait preuve d’efficacité en vue de maintenir le cap de la stabilité économique. L’actuel Premier ministre ne manque pas d’atouts et le reflet de son action se ressent en termes de croissance, même si dans le fond les réalités des chiffres ne s’accommodent pas toujours avec celles du terrain. Si la tête de Matata pourrait être sauvée, il n’en sera certainement pas le cas pour le reste du gouvernement dont le trois-quarts des membres risque de rendre le tablier pour insuffisance de résultats. « Il n’y aurait plus de primes à la paresse et au manque d’engagement politiques », susurre-t-on dans le sérail présidentiel. Joseph Kabila que la majorité voudrait voir rempiler pour un troisième mandat voudrait composer avec des personnalités de poigne qui adhéreraient à sa vision tout en l’accompagnant dans ce virage électoral que représente l’horizon 2016. Le moment est donc choisi, pour ce faire, surtout avec le débat engagé sur la révision constitutionnelle et le référendum. Si à la tête du fameux gouvernement, l’option de maintenir Matata Ponyo en raison de sa technicité est de mise, il va sans dire que le reste du corps sera fondamentalement politique, apprend-on. La clé du futur gouvernement sera cristallisée autour de l’alliage qui se fera entre les technocrates et les politiques pour ne pas tout chambouler au risque de tout recommencer à zéro. Qui va débarrasser le plancher ? Qui va rester ? Les spéculations vont bon train. En, tout état de cause, les chefs des partis politiques pensent que le moment est venu de se repositionner politiquement. Dossier à suivre.
Alain Diasso Légendes et crédits photo :Joseph Kabila, au centre, en compagnie de quelques membres du gouvernement à Bukanga Lonzo |