Opinion
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Et maintenant ?Lundi 29 Septembre 2014 - 12:37 La cause étant entendue, puisque la page des élections locales a été tournée hier, que va-t-il se passer maintenant ? Cette question mérite d’être posée dès à présent alors même que nous ne connaissons pas les résultats du scrutin. En effet, cette consultation populaire est la première d’une série qui mobilisera la classe politique congolaise quatre longues années durant. Et bien sûr nous nous devons d’y répondre par anticipation, ou du moins de tenter d’y répondre avec le maximum de pondération car, dans ce domaine volatile, tout et le contraire de tout peuvent se produire. Disons sans grand risque de nous tromper qu’une nouvelle forme de débat va s’instaurer sur la place publique. Monopolisée jusqu’à présent par les deux ou trois grandes formations politiques historiques que sont le Pct, l’Upads et le Mcddi, la controverse qui oppose traditionnellement l’opposition et la majorité va sans doute changer de sens. Quelle que soit, en effet, la place qu’ils obtiennent finalement dans les assemblées locales, les « indépendants » tireront du scrutin local la conviction que l’opinion publique leur est favorable et que, s’ils savent s’organiser, ils seront à même de jouer un rôle majeur dans les consultations populaires à venir. Il est sans doute fini le temps où l’opposition dite « radicale » tenait, comme on dit, le haut du pavé en surfant sur les médias étrangers pour se faire entendre sur la scène nationale. Vient probablement le temps où les nouveaux venus de la politique, rassemblés dans des groupes informels s’affirmant « indépendants », tenteront de profiter, d’une part, de l’usure du pouvoir et, d’autre part, de la pesanteur structurelle de l’opposition classique pour se faire une place au soleil. Une sorte de révolution culturelle qui pourrait bien contraindre les caciques de la politique congolaise à changer de braquet dans l’arène politique. On en saura plus lorsque les plus hautes autorités de la République auront arrêté le calendrier des prochaines échéances électorales. Mais il apparaît d’ores et déjà certain que si, comme on peut raisonnablement le penser, une révision ou un changement de la Constitution sont proposés en 2015 au peuple congolais, l’émergence des nouvelles pousses de la classe politique s’accélèrera. Et avec elle se dessinera très probablement un nouveau rapport de forces.
Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) |