Droits de l’homme : L’OCDH dresse un bilan sombre sur la situationSamedi 31 Janvier 2015 - 13:30 L’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH) a, dans son rapport annuel rendu public le vendredi 30 janvier à Brazzaville, dressé un tableau pas trop satisfaisant sur les droits de l’homme au Congo. Dans ce rapport de plus d’une centaine de pages, l’OCDH fait observer que la situation des droits de l’homme au Congo est toujours préoccupante. Elle se caractérise selon cette organisation par de nombreuses violations des droits humains et libertés fondamentales. Pour l’OCDH, cette constante n’est que la conséquence d’un système de justice inefficace. Le rapport fait état des cas d’exécutions sommaires, d’arrestations arbitraires, des cas de tortures, d’expropriation arbitraire des familles etc. En ce qui concerne les droits sociaux et économiques, l’OCDH note dans ce rapport que l’Etat est complètement démissionnaire dans deux secteurs notamment l’éducation et la santé. Il lui manque en même temps de politiques réalistes pour permettre aux citoyens d'acceder à l’eau potable, à l’électricité et à l’emploi de manière permanente et satisfaisante. En accumulant les erreurs de rejeter systématiquement les rapports des ONG, de ne pas condamner publiquement les atteintes aux droits humains et de ne pas engager des enquêtes et traduire en justice les responsables et présumés auteurs de violations des droits de l’homme, le gouvernement soutient implicitement la culture de l’impunité. Il est absurde que les congolais éprouvent de sérieuses difficultés à obtenir justice et égalité dans leur propre pays. Le principe de l’égalité de tous les citoyens devant la loi reste selon l’observatoire un slogan creux. Le bilan 2014 est très négatif souligne le rapport en matière des droits de l’homme. L’impératif des droits de l’homme qui oblige de prendre des mesures pour lutter contre l’impunité et les atteintes aux droits de l’homme rencontre encore une résistance solide. Face à ce constat, l’O.C.D.H a proposé une série de recommandations parmi lesquelles, la condamnation systématique par les autorités du pays, de toute violation avérée des droits humains tout en engageant des poursuites contre les autres pour mettre fin à l’impunité dont bénéficient les auteurs de tels actes, de renforcer la formation des agents de l’ordre et du personnel pénitentiaire en droits de l’homme. De faciliter et encourager le travail des ONG de défense des droits humains et des journalistes, de mettre en place une commission indépendante qui prend en compte les défenseurs des droits humains pour enquêter sur toutes les allégations de tortures et autres violations des droits de l’homme rapportés par les ONG de défense des droits humains, de mettre en place un fond de réparation et de réadaptation pour les victimes de tortures et toutes autres formes de violences, etc.
Jean Jacques Koubemba |