Dialogue : les chances d’une médiation internationale s’éloignentMardi 30 Juin 2015 - 14:16 Dans son adresse à la nation diffusée lundi à la RTNC, Joseph Kabila a invité tous les Congolais à « s’inscrire dans la voie du règlement pacifique de toutes les divergences politiques conformément à la tradition congolaise de prévention, de gestion et de résolution des conflits ». Comme d’aucuns l’attendaient, le chef de l’État a effectivement prononcé son discours à la nation à l’occasion de la célébration du cinquante-cinquième anniversaire de l’accession du pays à la souveraineté internationale. Le message de Joseph Kabila était diffusé lundi soir sur les antennes de la Radio télévision nationale congolaise (RTNC), juste à la veille du défilé militaire et civil qu’allait abriter la ville de Matadi, chef-lieu de la province du Kongo central. L’occasion était donnée au chef de l’État de dresser une sorte de pré bilan de ses consultations initiées pendant près de trois semaines avec les forces politiques et sociales du pays. En attendant l’issue desdites consultations qui se poursuivent encore dans le Congo profond par le biais des échanges que les gouverneurs des provinces ont avec leurs administrés, Joseph Kabila a, dans son speech, mis en relief le rejet par la population congolaise d’une médiation étrangère. Il s’est dégagé à la lumière des échanges que, dans leur écrasante majorité, les Congolais souhaitent à ce que le dialogue soit mené sans ingérence extérieure et qu’il soit de courte durée avec un nombre limité des participants, a-t-il fait savoir. Quant au contenu du dialogue, Joseph Kabila préfère rester ouvert étant entendu que d’autres matières non inscrites à l’ordre du jour des consultations telles que la reforme de la territoriale et l’installation de nouvelles provinces ont été au menu des discussions et ont reçu une large adhésion. Sans nul doute que ces deux matières s’inviteront également au dialogue au regard de l’intérêt leur porté par les différents interlocuteurs du chef de l’État. Joseph Kabila a, par ailleurs, déclaré que très bientôt, il mettra fin aux consultations et qu’il prendra des dispositions qui s’imposent en vue de matérialiser la vision commune du peuple congolais tout en sauvegardant ce qui lui est chère, à savoir, la paix, la stabilité et l’unité du pays. Il espère qu’interpellées par ces nobles objectifs, les forces politiques et sociales dans leur diversité, y compris celles qui hésitent encore, répondront présentes à ce « moment historique » pour donner une chance à la jeune démocratie congolaise de se consolider davantage à travers la troisième expérience électorale que la RDC s’apprête à vivre. Enumérant les obstacles qui entravent justement la tenue de cette troisième série d’élections générales au pays pour lesquels l’opposition, la majorité et la société civile s’attèleront à surmonter par le biais du dialogue, Joseph Kabila a indiqué qu’ils sont liés notamment au calendrier électoral global, au financement du processus électoral, à la participation au scrutin 2015 d’anciens mineurs et à l’impératif de la sécurisation des élections. Quant au financement des élections, il a précisé que l’organisation de ce scrutin est évaluée à environ 1 milliard de dollars américains, alors que le budget pour l’ensemble des besoins de l’Etat a été arrêté à 9 milliards USD. D’où, a-t-il conclu, l’impératif du dialogue demeure un cadre idéal où la majorité, l’opposition et la société civile pourront lever des options consensuelles susceptibles de régler les défis majeurs du processus électoral en cours. Et d’ajouter : « Ne pas régler ces questions en temps voulu et de manière consensuelle, pourrait plonger le processus électoral dans l’impasse et créer, de ce fait, des malaises politiques de tout genre ».
Alain Diasso Légendes et crédits photo :Arrivée de Joseph Kabila à Matadi pour les festivités du 30 juin 2015 Notification:Non |