Rwanda-RDC : plus de malentendus autour des limites de la frontière terrestre

Les experts du Rwanda et de la RDC ayant travaillé d’arrache- pied depuis des mois pour localiser sur le terrain l’emplacement des vingt-deux bornes qui démarquent la frontière rwando-congolaise telle que définie en 1911 par les colonisateurs belges et allemands, sont arrivés au bout de leur travail. Cette commission mixte Rwanda-RDC s’attèle donc, depuis juillet 2015, à la reconstitution des bornes physiques dans la partie du Nord-Kivu sur recommandation de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (CIRGL). Au final, chacun des deux Etats ne s’est plaint d’une éventuelle perte de son territoire, si ce n‘est quelques ajustements du reste mineurs devant sanctionner ce travail.

A l’heure qu’il est, la commission des experts des deux pays s’attèle à la reconstruction des vingt-deux bornes physiques, pour la plupart détériorées du fait de l‘usure, sur un tracé allant de la ville de Goma jusqu’au mont Ehu.  C’est aux fins de se rendre compte du travail abattu par la commission mixte que le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab a effectué le 8 juillet une visite d’inspection à Goma au Nord-Kivu, précisément dans la zone  frontalière dite « Grande barrière ». Il s’est lancé dans une campagne de sensibilisation de la population l’invitant à accepter les résultats du travail de délimitation de la frontière tel qu’effectué par les experts des deux pays. Il a expliqué le bien-fondé de cette démarche tendant à évacuer les conflits frontaliers résultant surtout de l’établissement des populations des deux pays au-delà de leurs frontières respectives. 

« A partir du moment où les spécialistes disent nous sommes au-delà de notre frontière, que nos populations acceptent. C’est pour éviter des malentendus et des conflits inutiles. Il n’y a pas que nous qui perdons. Mais, il arrive aussi à des endroits où nous gagnons beaucoup. Et ce n’est pas que, nous avons perdu mais nous avons construit au-delà de nos frontières. Il faut qu’on rentre au sein de notre propre maison », a martelé Evariste Boshab. Dans la foulée, il a indiqué que la RDC était en passe de récupérer un espace d’environ 30 mètres actuellement occupé par le Rwanda au niveau de la première borne frontière juste  là où le Rwanda a érigé ses bureaux d’immigrations,  à la Grande barrière, entre Goma et Gisenyi.  Il a annoncé revenir à Goma dans les prochains jours pour une cérémonie officielle de réception des bornes construites.

Entretemps, la zone neutre entre les deux pays est actuellement occupée par des maisons construites par des Congolais et des Rwandais. Faudra-il les déplacer ou carrément les détruire ? Là est toute la question à laquelle devront répondre les deux pays appelés à trouver un compromis.