Covid-19 : la diaspora congolaise à l’épreuve des mesures sanitairesLundi 14 Décembre 2020 - 12:00 A cette période de l’année, place aurait normalement été donnée aux préparatifs puis aux festivités habituelles de Noël et du nouvel An. Et pourtant, la pandémie de la Covid-19 tient encore le haut de l’actualité. Le quotidien "Les Dépêches de Brazzaville" revient sur la manière dont la diaspora congolaise a vécu les mesures sanitaires, depuis le 17 mars dernier. Série de rétrospectives recueillies auprès des Congolais. Aujourd’hui, Marie-Cécile Mackoubily, présidente de l'association Afrique Terre Origine (ATO), chargée du genre Club 2002 PUR France-Europe.
“Il est entré dans nos vies sans crier gare, comme une mauvaise blague, au point de devenir au fil des jours un cauchemar, comme une nuit de sommeil dont on n’aurait pas à se réveiller”, confie la chargée du genre. Pour elle, 2020, faisant fi des échanges de bons vœux dans la joie et des embrassades, aura été une année qui s’est révélée, sans préavis, immédiatement cauchemardesque. En dressant un inventaire, cela a été une continuité de mauvais rêves éveillés; chaque jour, sans exception, a été marqué par son lot d’hospitalisations / réanimations, de décomptes macabres de décès journaliers. Les gens ont dû, malgré eux, apprendre à vivre de manière différente au quotidien en changeant leurs rapports avec les autres. La vie s’est articulée autour du respect des mesures-barrières : se tenir à distance de ce et ceux que l’on aime; vivre entre peur et solitude ; port de masques ; utilisation du gel hydro-alcoolique; rinçage de mains; aération des espaces de vie; être à l’écoute de son corps et surtout déceler le moindre changement: toux, rhume, et devoir s’isoler, malgré l’inquiétude, dès le premier symptôme. Marie-Cécile Mackoubily s’interroge : qu’avons-nous appris de cette pandémie ? “Nous avons appris la nostalgie d’hier et l’inconscience de prendre la vie comme elle vient. Nous avons appris que nous devons être solidaires pour nous en sortir, nous préserver, nous protéger. Opérer, avant tout, une protection des autres, les plus vulnérables, nos aînés, les plus fragiles”. Elle constate que cette pandémie a mis en lumière le rôle des emplois à prédominance féminine en général, plus particulièrement celui des soignants avec leur nécessité, mais aussi, en l’occurrence, leur extrême vulnérabilité. Ils ont été en première ligne face à cette pandémie. “Avoir des hôpitaux, c’est bien ! Mais ne pas disposer d’un personnel qui va convenablement avec, cela ne sert pas à grand-chose”. Ainsi s’est remise au goût du jour: la solidarité. Que ce soient les étudiants, le personnel des Ehpad, les familles vulnérables, tout le monde a été sur le pont en se serrant les coudes, en s’entraidant, se soutenant jusqu’à accepter des sacrifices. Cet élan de solidarité s’est traduit, pour l’association ATO, par la mise en place de l’une des actions en faveur du personnel soignant de l’hôpital Saint-Antoine, dans le 12e arrondissement de Paris, au service de cardiologie, pendant le confinement. Des collations ont été offertes, pour atténuer, de temps en temps, la lassitude de nombreuses heures d’astreinte. “Une manière de leur dire merci pour leur dévouement”, affirme la présidente de l’association. Elle salue la riposte à la Covid-19 des pays africains tant décriés à cause de leurs structures sanitaires défaillantes. Pour elle, la bataille contre la Covid-19 fut rude. Elle la compare à un long voyage ponctué de permanentes turbulences en espérant l’atterrissage sur terre pour bientôt. “A nous de garder le cap avec les mesures barrières et bientôt ce ne sera plus qu’un mauvais souvenir malgré les cicatrices. Que 2021 apporte la délivrance et la fin du cauchemar avec l’arrivée du vaccin”. Marie Alfred Ngoma Légendes et crédits photo :Marie-Cécile Mackoubily Notification:Non |