Funérailles de Verckys : la famille Kiamuangana confirme enfin l’organisation

Mardi 13 Décembre 2022 - 18:15

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La dépouille mortelle de l’illustre personnage musical sera conduite à sa dernière demeure, la Nécropole Entre Terre et ciel, après la veillée mortuaire qui sera organisée en sa mémoire le dimanche 18 décembre au Palais du peuple.

Verckys Kiamuangana et sa fille Ancy se produisant à son 77e anniversaire en mai 2021 (Adiac)

Le mardi 13 octobre, deux mois jour pour jour après son décès, Le Courrier de Kinshasa tient la confirmation des obsèques d’un très proche parent du feu Georges Kiamuangana Mateta, alias Verckys ou Vévé. Notre source a pour ainsi dire confirmé l’annonce de la chroniqueuse culturelle Mamie Ilela de dimanche dernier lors de sa chronique musicale dominicale Karibu Variétés. Après ce long séjour à la morgue de l’hôpital du Cinquantenaire à la suite des raisons d’ordre protocolaire, un hommage de la nation organisée en haute instance autour d’une cérémonie funéraire populaire, apprend-on, la grande famille Kiamuangana rudement éprouvée par la perte de son patriarche va enfin pouvoir l’inhumer.

D’aucuns ont, à l’instar de l’analyste et journaliste culturel Jeannot Ne Nzau Diop, vivement déploré que la dépouille «  du plus grand producteur phonographique » congolais soit gardée à la morgue pendant un aussi long moment. Cette trop longue attente, éprouvante pour les proches et lassante pour les mélomanes, a fini par faire croire en une défaillance dans le chef de l’organisation. En effet, comme s’irritait Jeannot Ne Nzau la semaine dernière, rappelant que Verckys Kiamuangana « de son vivant, en qualité de président de l’Umuco, a enterré beaucoup de musiciens ». Et donc, s’insurgeait-il encore, « il ne devrait pas subir ce qui se passe ». Heureusement, les obsèques tant réclamées vont enfin avoir lieu le lundi 19 décembre.

Rappelons que « l’homme aux poumons d’acier », comme l’on avait coutume de l’appeler,  savait manier le saxophone. Peu dans l’opinion le savent, mais il y a lieu de souligner qu’il a plusieurs fois fait retentir son instrument lors de cultes dominicaux de l’Eglise Mission évangélique pour le rachat (Méra) dont il était devenu membre quelques mois avant son décès. De manière naturelle, il se plaçait au côté des instrumentistes de l’orchestre Les Missionnaires, les accompagnant dans l’interprétation de cantiques divers à la louange du Très-Haut. La joie de son épouse, Séraphine Kondoli Kiamutu, communément appelée Maman Kiriza, c’est que l’artiste est mort chrétien. « Verckys Kiamuangana était devenu chrétien. Il s’était converti après avoir accepté Jésus-Christ comme son Seigneur et Sauveur. Baptisé à l’Eglise Méra, il avait pris le temps de pardonner tous ses ennemis et se consacrait à demander pardon à ceux qu’il avait offensés. Je crois qu’il est parti l’âme en paix », a confié au Courrier de Kinshasa la veuve Kiamuangana.

Un monument de la musique congolaise Coin de recueillement familial en mémoire de Verckys Kiamuangana (Adiac)

Un autre des surnoms populaires du défunt chanteur, auteur-compositeur et producteur tenait à un de ses talents reconnus, celui d’un pointilleux homme d’affaires. C’est donc à raison qu’il fut surnommé, entre autres, Wazola nzimbu, expression kikongo traduite en français par « Celui qui aime l’argent ». Question de souligner son sens pointu des affaires. Un talent inné qu’il tiendrait de son géniteur et loué par le mécène Jean-Marie Mulatu qui lui rendait hommage à l’occasion de ses 77 ans d’anniversaire, en mai 2021. Qualifiant alors son aîné de « Grand homme d’affaires, grand producteur et grand mécène », il avait en sus souligné que Verckys était digne d’être établi comme « un monument de la musique congolaise ». Et de conclure : « Au-delà du fait qu’il ait été musicien, dirigé les orchestres Lipua-Lipua, Kiam et tout le reste, je crois qu’il n’existe personne comme Verckys qui ait réalisé une telle production de jeunes talents de la musique congolaise ». Comme mécène, Verckys a commencé à déployer son talent de fin business-man dans les années 1970 avec notamment l’orchestre Bella-Bella des frères Soki. Mais bien plus dans les années 1980 lorsqu’il monte le mythique Langa Langa Stars composé alors d’Evoloko Joker, Bozi Boziana et Djo Mali Boteku, dissidents de Zaïko Langa Langa, ainsi que de Dindo Yogo.

Retenons qu’en 1988 à la mort de Vicky Longomba, Verckys est nommé président de l'Union des musiciens du Zaïre. Puis, dix ans plus tard, en 1998, il dirige avec Tabu Ley, Zatho Kinzonzi et Philippe Kanza, les travaux de l’Umuco dont il avait du reste repris la présidence depuis fin janvier 2022. Vévé fut également président de la Société congolaise des droits d’auteurs et droits voisins pendant un bon moment à partir de juillet 2015.

 

 

 

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

1 : Verckys Kiamuangana et sa fille Ancy se produisant à son 77e anniversaire en mai 2021 / Adiac 2 -Coin de recueillement familial en mémoire de Verckys Kiamuangana / Adiac

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